Le secrétaire général du Mouvement populaire, Mohand Laenser, partage la revendication de réforme constitutionnelle, mais estime qu'il faut un Premier ministre neutre pour la conduire sans a priori ni partis pris. ALM : Le Mouvement populaire appelle à son tour à la réforme de la Constitution. Pourquoi faites-vous cette revendication aujourd'hui ? Mohand Laenser : Il y a beaucoup de points à corriger dans la Constitution et dans d'autres textes fondamentaux. Tout le monde est en train de critiquer le fonctionnement de la Chambre des conseillers. Le système politique doit être réformé. Depuis 15 ans, nous n'arrivons pas à mettre en place un système électoral capable de dégager une majorité solide. Notre souhait est que ce système puisse donner naissance à une majorité cohérente avec un ou deux partis, mais pas sept partis. C'est à ce moment-là que l'on peut s'engager sur un programme. Il faut qu'il y ait des compromis entre tous les partis de la coalition même s'ils ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde. Le Mouvement populaire n'est pas d'accord avec les autres partis appelant au renforcement du pouvoir du Premier ministre. Pensez-vous que ses attributions sont suffisantes ? Nous estimons qu'il faut d'abord une application pleine des attributions du Premier ministre, telles qu'elles sont définies par la Constitution. Le problème n'est pas l'insuffisance mais la mauvaise application qui est faite de ces attributions. Vous avez durement critiqué l'action du gouvernement El Fassi. Que trouvez-vous à redire sur le bilan de l'actuel exécutif ? J'ai certes critiqué l'action de l'actuel gouvernement, mais ce n'est pas le plus important. Il faut une réforme de tout le système politique pour donner tous les atouts d'action au gouvernement. Vous êtes, également, en désaccord avec l'USFP sur le timing de la présentation d'un mémorandum pour la réforme politique et constitutionnelle. Pensez-vous que l'initiative socialiste a un enjeu électoraliste ? Les amendements constitutionnels ne sont pas simples, ils sont nombreux. Il est impossible d'organiser un référendum sur la réforme de la Constitution avant le 12 juin 2009. Nous considérons que le timing est vraiment politique, pour ne pas dire politicien carrément. Quel est, d'après vous, le temps idéal pour aborder la question de la réforme politique et constitutionnelle ? C'est après les élections communales du 12 juin prochain que la question de la réforme doit être posée, même si nous estimons que deux ans sont à peine suffisants pour susciter débat et consensus sur cette réforme. Quand on va se présenter au référendum sur la Constitution, le citoyen n'a qu'une réponse à donner: un oui ou un non, alors que les amendements à apporter sont nombreux et divers. Vous dites que la préparation de la réforme de la Constitution doit être assurée par un Premier ministre technocrate. Pourquoi un Premier ministre technocrate ? Il faut un gouvernement avec un Premier ministre neutre pour pouvoir justement préparer, sans a priori ni partis pris, les amendements constitutionnels.