Elections communales, représentativité politique des femmes et les défis que pose la problématique écologique sont au centre de cet entretien avec le président du Parti de l'environnement et du développement durable, Ahmed Alami. ALM : Dans quelle ambiance préparez-vous les prochaines échéances communales ? Ahmed Alami : Les élections communales ne se préparent pas en deux mois. Il faut le faire bien avant. Nous participerons aux élections communales dans l'espoir d'apporter une petite note et une rupture avec le passé. Les élections communales ne sont pas notre objectif majeur. J'ai adressé un appel aux jeunes. Je leur ai dit que le Maroc est votre pays, vous ne pouvez pas vivre sans votre pays. En conséquence vous devez participer aux élections communales du 12 juin prochain. J'ai insisté sur ce point. Comment voyez-vous la participation de la femme dans les élections communales ? D'abord, nous sommes un parti féministe. Il faut pour nous qu'il y ait l'égalité entre les deux sexes. Nous souhaitons que le taux de représentativité féminine aux conseils communaux sera supérieur à 12 %. J'espère que la femme marocaine sera convaincue de sa présence au niveau des communes. Nous sommes persuadés de l'importance de la présence féminine dans les conseils communaux, aux niveaux urbain et rural. La gestion locale est la vie quotidienne des citoyens. La présence de la femme sera un plus. Il faut convaincre les femmes de faire de la politique. Les convaincre que leur présence est nécessaire dans les conseils communaux, régionaux, préfectoraux et même au niveau des Chambres professionnelles. La présence de la femme ne doit pas concerner uniquement les conseils communaux. Envisagez-vous de présenter des candidatures dans l'ensemble des régions du Maroc ? Dans l'état actuel des choses, il est difficile de vous dire. Nous ne savons pas encore si notre parti présentera des candidatures dans l'ensemble du territoire national ou au contraire, les candidatures couvriront uniquement certaines régions du Royaume. Nous tiendrons des réunions à partir de cette semaine, pour discuter tous ces points et décider par la suite. Quels sont pour vous les défis à relever ? Je l'ai dit et le réitère, la question de l'environnement est une question vitale. C'est une affaire de tous les Marocains. Les partis politiques, l'Etat, les associations, les entreprises, les médias… Le gouvernement fait ce qu'il peut, mais tout le monde doit s'impliquer. Il faut lutter contre la pollution. L'eau est le patrimoine des Marocains, il faut la préserver. Il faut stopper le déversement des déchets des usines dans les eaux destinées à être exploitées par la population. La politique des pollueurs-payeurs doit être instaurée au Maroc, comme c'est le cas dans un certain nombre de pays. Il est indispensable de protéger les mers pour préserver les ressources halieutiques. Les conséquences de la pollution sur la santé sont terribles. En matière d'énergie renouvelable, dans l'éolien en particulier, nous avons les ressources nécessaires. Au Maroc, il y a également les compétences capables de travailler dans le domaine des énergies renouvelables. Il faut leur faciliter la tâche, apporter le soutien à nos techniciens, et apporter un soulagement aux Marocains. L'énergie est vitale pour notre pays, nous devons développer les ressources en matière énergétique. L'Etat est en train de voir les possibilités d'utilisation du biocarburant, mais qui soit produit à base de plantes non comestibles. Comment s'est déroulé le congrès constitutif de votre parti ? Le congrès que nous avons tenu nous permet d'être optimistes. Nous sommes un parti qui veut exister. Lors de ce congrès, nous avons reçu le président du Parti vert tunisien mais aussi celui du Parti vert égyptien. Nous avons reçu également des messages d'un certain nombre de Partis verts européens, avec lesquels nous avons signé des accords.