« Les sentiers du rêve » est le titre de l'exposition de Mohamed Nabili présentée jusqu'au 2 mai à la galerie Marsam2 de Casablanca. «Avec son expression qui s'articule autour du signe, du symbole et de la matière, Mohamed Nabili fait partie des artistes contemporains les plus distingués de sa génération», explique Khalid Chraïbi, directeur de la galerie Marsam2 de Casablanca qui abrite jusqu'au 2 mai l'exposition « Les sentiers du rêve» de Mohamed Nabili. Le travail plastique de Nabili explore diverses techniques et matières. Pour Nabili, c'est la recherche artistique et la prise de risque qui l'intéressent le plus, au niveau de son expressivité et de sa création. «Il ne s'agit pas pour moi de me contenter d'un filon que j'exploiterais tout au long de ma carrière, mais de travailler avec tout ce que je peux trouver dans mon environnement», souligne-t-il. Ainsi, Nabili dont l'atelier se trouve dans la province de Benslimane utilise dans son œuvre toutes sortes de matières : Cendre, sable, poudre, pigment naturel, terre, marbre... Mais que pourrait-il bien «raconter» avec tous ses éléments qu'il appelle «sa boîte à outil»? Parce qu'avant tout Nabili raconte et il l'avoue lui-même. Il a un «regard Chahrazaidien par excellence qui ne se lasse de poser, de composer et de dérouter notre écoute regardante», selon le critique d'art Farid Zahi. Nabili se raconte lui-même sans réserve, raconte l'histoire de son enfance d'orphelin mais aussi sa vision du monde et ce qui l'interpelle chaque jour. «Derrière chaque artiste, il y a une histoire. Moi je remodèle la mienne pour transformer à travers la création, ce qui est négatif en positif», dit-il. Et cela donne de la beauté. Des œuvres où il n'y a pas de limite entre l'abstrait et le figuratif, un conte fabuleux où il n'y a pas de limite entre la poésie et la prose. «Pour décrire des sentiments forts, les mots manquent ou paraissent vides de sens. La vie, la mort, le bonheur, la tristesse, n'ont pas de valeur d'explication. Mais Nabili n'a pas besoin d'être expliqué», peut-on lire de Regina Keil dans le catalogue de l'exposition. Et d'ajouter : «Son œuvre repose sur une véritable passion pour l'art et une personnalité unique, qui pénètre ses peintures, et s'impose à nous avec la force de l'évidence. D'où peut-être son succès». Et l'on retrouve dans le travail de cet orphelin, son langage d'enfant et sa perception de la mère , de la femme et du monde. «Que serions-nous sans nos mères. Le lien entre la mère et l'enfant est sacré. Qu'elles soient là ou pas, nos mères existent en nous...», s'exclame-t-il. Nabili crie et partage sa sensibilité, sa naïveté d'enfant, son rêve, son humanisme, et son espoir dans une palette terre et une harmonie de tons comme nulle part ailleurs.