Élections communales, représentativité féminine, programme commun de la Koutla et projet du grand parti de la gauche sont les grandes lignes de cet entretien avec Rahhou El Hilaa, chef du groupe parlementaire de l'Alliance des forces progressistes et démocratiques. ALM : Les élections communales s'annonçant, quel est votre plan d'action pour les prochaines échéances ? Rahhou El Hilaa : Notre plan d'action s'est fixé un objectif clair et net. Nous voulons atteindre une évolution de 10 à 15 % au niveau de la couverture des circonscriptions et au niveau des résultats par rapport aux dernières élections. Nous travaillons pour atteindre cet objectif. Nous venons de tenir une réunion au niveau de notre comité central, à l'issue de laquelle nous avons décidé de tenir des visites aux diverses régions du Maroc aux fins de l'encadrement de nos candidats. En plus nos bureaux régionaux viennent d'achever un cycle de réunions. Ce cycle a été destiné au débat sur les nouvelles lois relatives à l'opération électorale. Nous incitons nos candidats à s'approcher de plus en plus du citoyen, d'être à l'écoute de ses problèmes et de ses attentes. Nous choisissons les candidats les plus qualifiés. Nous espérons un rajeunissement des élites et une présence plus importante de la femme. C'est notre rôle en tant que parti politique. Le nouveau Code électoral prévoit un seuil de 12% pour la représentativité des femmes au sein des conseils élus. Seriez-vous en mesure de respecter ce seuil ? En tant que parti politique qui aspire au changement et à la consécration de la présence des femmes, nous nous sommes engagés dans ce sens. Mais il ne faut pas se leurrer. Le seuil de 12 % n'est pas à atteindre pour demain. Les choses devant évoluer graduellement. On ne peut passer d'un seul coup du taux de 0,5 à 12 %. Certes le fait de fixer un seuil est un objectif noble mais ce qui est plus important c'est qu'on a commencé à travailler. D'ailleurs, je dois clarifier un point là-dessus. Certains partis politiques ont avancé le fait qu'ils ne sont pas en mesure d'atteindre cet objectif vu le problème de manque de femmes qualifiées. C'est tout à fait absurde. En évoquant cela, ces mêmes partis politiques ont entendu se soustraire à leur obligation vis-à-vis de cet engagement. Je vous assure qu'actuellement au Maroc, ce sont d'autres considérations qui prévalent mais non le manque de femmes qualifiées. Nous avons rencontré plusieurs femmes dans le milieu rural. Plusieurs femmes, dont des avocates ou professeurs ont exprimé leur souhait de se porter candidates aux élections. En tant que parti de la Koutla, avez-vous coordonné avec vos partenaires en perspective des élections communales ? Encore une fois, le programme commun n'est pas pour demain. Ce que nous espérons c'est qu'après les élections nous atteindrons un accord. La réalité politique actuelle rend difficile cette alliance tant souhaitée. Nous revendiquons toujours cet objectif. Je vous garantis que nous sommes déjà prêts à cela mais faudra également que les autres soient prêts. Alors que dire que nous allons présenter avec nos partenaires des listes communes et un programme commun relève tout simplement de la fiction. C'est déjà trop tard pour les élections communales 2009, mais la Koutla aura son mot à dire à l'avenir. Concernant le projet du grand parti de la gauche, Qu'est-ce qui empêche, à votre avis, ce projet de voir le jour ? Je n'aimerais pas trop s'attarder sur des facteurs que tout le monde connaît parfaitement. Là encore les choses ne sont pas si claires. Les partis politiques de la gauche ont beaucoup de problème actuellement. Nous avons essayé plusieurs fois, en vain, de faire renaître le débat sur ce grand projet. Nos portes restent ouvertes. Il y a 6 mois nous avons tenu une réunion. Tous les partis de la gauche étaient présents. Nous avons beaucoup parlé de ce sujet. Mais c'est pour quand ce projet et comment, Dieu seul sait. Vraiment, la situation actuelle est à regretter. Les idées nous réunissent et nous rapprochent mais les ambitions de certains et l'égoïsme des autres empêchent ce projet tant espéré de voir le jour. Quels sont, à votre avis, les enjeux des prochaines élections communales ? De manière générale, je dirais que les prochaines élections seront meilleures que les précédentes. Le Maroc est en pleine évolution. Le citoyen marocain saisit à présent les enjeux et l'importance du rôle des communes. Nous espérons que les élus locaux seront à la hauteur des attentes et des aspirations des électeurs. Peu importe que nos résultats, en tant que parti politique, soient très importants pourvu que le Maroc gagne des élections transparentes et que les Marocains puissent reprendre confiance en la personne de l'élu local.