Le conseil d'administration de la CNSS a décidé l'extention de l'AMO. Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, explique les enjeux de cette décision et son impact sur le dialogue social. ALM : Les soins ambulatoires viennent d'être inclus dans le cadre de l'AMO. Qu'en pensez-vous ? Jamal Rhmani : Comme vous le savez, la charte de mise en œuvre de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) a été signée à Agadir sous la présidence de Sa Majesté le Roi. Cette charte est entrée en vigueur, mais la prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ne concernait que les maladies lourdes à titre d'exemple, le cancer ou l'hépatite. Les soins ambulatoires étaient exclus de la prise en charge. Lors du dernier round du dialogue social, l'une des recommandations qui a été émise par la commission sociale du dialogue social était l'extension de l'AMO aux soins ambulatoires. Une étude approfondie a été menée par la CNSS en concertation avec l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) afin d'examiner la faisabilité de l'extension de l'AMO aux soins ambulatoires. Cette étude a été soumise au conseil d'administration de la CNSS qui a tenu des réunions durant le mois de février pour débattre de cette question. La réunion du conseil d'administration de la CNSS du lundi 16 mars s'est soldée par une décision unanime des membres du conseil, composé des représentants des salariés, ceux du patronat et ceux du gouvernement.
Pouvez-vous nous dévoiler les détails de cette décision d'extention ? Désormais, l'Assurance maladie obligatoire sera étendue pour englober tous les soins ambulatoires à l'exception des soins dentaires. La couverture se fera sans cotisation complémentaire des salariés jusqu'à 2013. Cela dit, en 2012, une étude sera menée pour évaluer la possibilité d'inclure les soins dentaires au panier des soins pris en charge. Comment évaluez-vous cette nouvelle initiative ? C'est une grande décision qui va dans le sens de la volonté de réussir le chantier de l'AMO. Cette décision va permettre aux salariés du secteur privé, affiliés à la CNSS, de bénéficier au même titre que les fonctionnaires de la prise en charge des soins ambulatoires à travers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNOPS). L'extension de l'AMO aux soins ambulatoires figure parmi les revendications des syndicats. Quel impact aura cette décision sur le dialogue social ? Certes, l'extension de l'AMO aux soins ambulatoires était l'une des revendications de nos partenaires sociaux. Cette question a été discutée lors du dernier round du dialogue social ainsi que lors de la dernière rencontre du Premier ministre Abbas El Fassi avec les représentants des syndicats. La décision d'aujourd'hui est une grande évolution qui aura certainement un impact positif sur le dialogue social puisqu'elle vient en réponse à une revendication des centrales syndicales. En tant que président du conseil d'administration de la CNSS et ministre de l'Emploi, je ne peux que me féliciter du consensus qui s'est dégagé autour de la décision de l'extension. J'aimerais aussi saluer l'évolution de la position de la CGEM et nos partenaires sociaux.