Un nouveau bilan de l'attentat-suicide, qui a visé, dimanche matin, le quartier général américain à Bagdad, fait état de quelque 25 morts et 130 blessés. La violence semble s'installer durablement en Irak. Vingt-cinq personnes, dont deux Américains, ont péri et quelque 130 autres ont été blessées dans l'attentat à la voiture piégée qui a été perpétré dimanche à 08h00 (05h00 GMT) devant l'ancien palais présidentiel de Saddam Hussein, devenu le QG américain après la chute du régime. Le général américain Mark Kimmitt a indiqué, lors d'un point de presse, qu'au moins 20 personnes avaient péri et que près de 60 autres avaient été blessées dans l'attentat à la voiture piégée qui a été commis dans la matinée devant le quartier général américain. Pour leur part, les hôpitaux irakiens ont admis cinq morts et 71 blessés. Pour sa part, Hamid Al-Kifaï, le porte-parole du Conseil de gouvernement iralien, qui était interrogé sur l'identité des auteurs de l'attentat, a répondu que «tous les terroristes sont alliés. «Saddam Hussein est un terroriste, il n'y a pas de doute. Al-Qaïda est une organisation terroriste. Ils sont alliés, qu'ils coordonnent ou non leurs opérations, car le terrorisme est une seule nation», a-t-il dit. Le véhicule, un pick-up bourré de 500 kg d'explosifs, a explosé à 08HO0 (O5H00 GMT) devant la "Porte des Assassins", principale entrée de l'ancien palais présidentiel de Saddam Hussein, où la coalition a établi ses quartiers. "Ils ont commis cet acte ici pour qu'il trouve un écho international", a déclaré le colonel américain Ralph Baker, en charge de la sécurité dans le secteur. Il a démenti que les forces américains aient ouvert le feu et qu'une seconde voiture piégée ait explosé, comme l'avaient affirmé des témoins. Selon Moshtaq Fadhel, commandant de l'Académie de la police irakienne, quatre policiers figurent parmi les morts. "L'Irak est devenu le champ de bataille pour les terroristes", a-t-il dit, estimant à 600 le nombre de policiers tués dans des attentats ou des opérations pour rétablir la sécurité depuis la chute du régime. A cette heure là, des dizaines de véhicules et d'employés irakiens de la coalition attendaient pour être fouillés avant d'entrer dans le palais. Cet attentat est le plus meurtrier à Bagdad depuis ceux contre le siège de la Croix-Rouge et quatre commissariats de police le 27 octobre dernier qui avait fait 42 morts et le premier de cette ampleur visant le siège de la coalition. C'est aussi le premier attentat commis dans la capitale irakienne depuis le début de l'année. Le 31 décembre au soir, une voiture piégée avait fait huit morts devant un restaurant chic de Bagdad. L'administrateur civil américain en Irak, Paul Bremer, qui réside dans ce palais mais qui se trouve aux Etats-Unis, a estimé que ces morts étaient "tragiques et inexcusables. "C'était une voiture qui faisait la queue pour entrer dans le palais qui a explosé", a indiqué un policier sous couvert de l'anonymat. Des scènes de panique ont suivi l'explosion. "Les soldats étaient paniqués, il y en avait qui se jetaient par terre. J'ai vu des employés qui tombaient par terre blessés. C'était tellement fort, je n'ai jamais entendu une explosion pareille", a déclaré Ahmad Hassan, un ouvrier de construction. La police irakienne a annoncé par haut-parleurs que les forces de la coalition offriraient une récompense de 2.500 dollars (2.047 euros) à quiconque fournirait des renseignements sur les auteurs de l'attentat, le plus meurtrier en Irak depuis la capture de Saddam Hussein le 13 décembre. Le lendemain, un attentat-suicide avait fait 17 morts à Khaldiyah, à l'ouest de Bagdad. A New York où il est en déplacement pour des entretiens avec le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, l'administrateur civil américain Paul Bremer a dénoncé cet "acte de violence insensé" et souligné la détermination de Washington à "oeuvrer à un avenir stable et démocratique" en Irak.