Les autorités algériennes sont derrière l'annulation de la rencontre entre Mohamed Abdelaziz et son père, selon Reda Taoujni. ALM : Contrairement au souhait de l'ASM, Mohamed Abdelaziz a décliné l'invitation à rencontrer son père à Paris. Comment interprétez-vous ce refus ? Reda Taoujni : Ce n'est pas un refus de Mohamed Abdelaziz, c'est plutôt le refus des autorités algériennes qui ont toujours été contre cette initiative. Un haut responsable du Polisario nous a contactés pour nous annoncer que Mohamed Abdelaziz ne pouvait se déplacer à Paris. La rencontre entre Abdelaziz et son père Mohamed Khalili était programmée. Les autorités marocaines n'étaient pas contre cette rencontre. Nous sommes un peu déçus qu'elle n'ait pas eu lieu. Nous voulions passer un message à tous les séquestrés de Tindouf. Montrer que les familles devaient se rencontrer plus fréquemment. Les gens à Tindouf ont besoin de rencontrer les leurs, mais n'ont pas la liberté d'action et de circulation. Qu'est-ce qui a concrètement motivé votre initiative ? Notre initiative est motivée par des raisons humanitaires. Cela fait plus de 36 ans que le père de Mohammed Abdelaziz n'a pas vu son fils. Ce dernier est aujourd'hui atteint d'une hépatite C à l'état avancé et son père est âgé de plus de 90 ans. Quelle a été la réaction du père de Mohamed Abdelaziz ? La réaction, nous ne la connaissons pas. Mais vous savez, un père qui n'a pas vu son fils depuis plusieurs années et qui espérait le rencontrer, ne peut qu'être triste du fait que l'initiative n'ait pas abouti. En 2006, l'ASM avait programmé une rencontre entre les deux parties dans une capitale européenne. Malheureusement, les autorités algériennes étaient réticentes et n'ont pas autorisé Mohamed Abdelaziz à rencontrer son père. Nous vivons aujourd'hui le même scénario. Nous en voulons aux autorités algériennes. Si l'initiative n'a pas réussi, c'est à cause des autorités algériennes. Notre initiative est fondée sur des raisons purement humanitaires.n