L'Union du Maghreb Arabe fête son 20ème anniversaire. Le processus ambitieux, qui doit aboutir à l'unification des pays du Maghreb sur tous les plans, est toujours prisonnier des calculs étriqués de l'Algérie. L'Union du Maghreb Arabe (UMA), un rêve longtemps caressé par plusieurs générations de leaders politiques, s'est réellement concrétisée en terre marocaine, depuis maintenant 20 ans, à la faveur de l'unification des pays du flanc Ouest du monde arabe, dans un contexte international défavorable, alors préjudiciable à leur cause, leurs aspirations et leurs ambitions. Lancée en février 1989 à partir de Marrakech, en présence des leaders des pays du Maghreb, à l'initiative de feu SM Hassan II, l'Union du Maghreb Arabe s'était donnée pour objectif fondamental d'unir à terme les pays du Maghreb, sur tous les plans, de favoriser une libre circulation des personnes et des biens, en d'autres termes, de lever toutes les entraves administratives et bureaucratiques qui pourraient compromettre cette trajectoire. Les pays du Maghreb s'étaient aussi engagés solennellement pour le respect de l'intégrité territoriale et contre l'ingérence dans les affaires intérieures de chacun des pays membres. La création de l'UMA, initiée par le Royaume du Maroc, avait été rendue possible, une année plus tôt, grâce au rapprochement amorcé par le Maroc avec l'Algérie, lors du sommet arabe d'Alger, convaincu qu'il était de la nécessité pour les pays du Maghreb de se présenter à ce sommet en front uni, dans un contexte de divisions avérées au sein du flanc et du monde arabe. Les divisions qui prévalaient alors dans le monde arabe, au niveau de son flanc oriental, interpellaient les pays du Maghreb, dont les responsabilités se sont particulièrement accrues pour ressouder la Oumma arabe, autour de la question palestinienne, en cette conjoncture exceptionnelle. Dans ce contexte, le Maroc était guidé par une réelle volonté de contribuer, avec ses partenaires maghrébins, à reconstruire l'unité arabe, en amorçant l'assainissement des relations maghrébines, et en s'engageant dans une nouvelle ère, qui serait plus positive pour la nation arabe toute entière. A partir de ces considérations, toutes aussi nobles que morales, le Maroc inscrira l'unité maghrébine comme une option stratégique de sa politique extérieure. C'est dans cet esprit qu'il avait pris en 2004 et en 2005 de nombreuses initiatives en faveur de la normalisation de ses relations avec l'Algérie et la relance effective de la construction maghrébine. Il concrétisa ainsi ses engagements en levant tous les obstacles à la libre circulation des biens et des personnes, notamment la procédure des visas en faveur des ressortissants algériens. De l'autre côté, l'Algérie, qui avait fermé ses frontières avec le Maroc en 1994, continue de maintenir le statu quo, depuis maintenant 14 ans, se plaçant dans une situation paradoxale, par rapport à ses engagements et aux vœux de la majorité des Algériens qui, dans des sondages, ont exprimé leur désapprobation à la fermeture des frontières, principalement les populations frontalières. Cette décision s'apparente à juste titre, à «une punition collective» pour les deux peuples marocain et algérien, plus qu'à des considérations politiques, aujourd'hui dépassées, dans le contexte international de regroupements économiques et politiques puissants. Le Maroc, fidèle à ses engagements, a réitéré à maintes reprises son attachement à la réouverture des frontières entre les deux peuples frères, en regrettant les piétinements que connaît l'Union du Maghreb Arabe.