La Confédération africaine de football a désigné l'arbitre Abdellah El Achiri parmi les arbitres africains, pour diriger les matches du Championnat d'Afrique des joueurs locaux, prévu en Côte d'Ivoire du 22 février au 8 mars 2009. ALM : Vous allez représenter l'arbitrage national au CHAN. Quelle est la différence entre arbitrer un match national et un autre international ? Abdellah El Achiri : Je suis fier de représenter mon pays au championnat d'Afrique des nations. Il faut que l'on sache que l'arbitre est responsable de l'application des lois du jeu. Cette responsabilité impose une osmose entre la volonté du législateur et la personnalité de l'arbitre. Pour mener à bien cette mission, l'arbitre doit avoir un comportement professionnel (travail théorique, préparation physique…, etc.),mais la qualité de la prestation dépend aussi et surtout de la valeur humaine de l'arbitre. C'est à ce niveau que se font les différences. Pourquoi on laisse entendre que les arbitres nationaux évoluent mieux à l'étranger qu'au niveau national ? L'arbitrage marocain a une bonne réputation à l'international, c'est la raison pour laquelle il est arrivé jusqu'au sommet lors de la Coupe du monde qui s'est déroulée en France en 1998 grâce au défunt Saïd Belqola. Et comme l'évolution d'un arbitre ne se diffère pas de celui des autres intervenants dans le football, notamment les joueurs et les entraîneurs. Il peut y avoir des hauts et des bas que ça soit à l'échelon national ou international.
Récemment, il y a eu une rencontre à Rabat visant à mettre l'arbitrage national en question quelques mois après le début du championnat. En quoi réside l'importance de cette rencontre ? La Commission centrale d'arbitrage et la Direction technique nationale d'arbitrage organisent toujours un deuxième séminaire au mi-championnat dans le but d'analyser le rendement des arbitres et arbitres assistants dans la 1ère tranche, et de faire des rappels des instructions et recommandations pour redoubler d'efforts afin d'achever agréablement le reste du championnat.
Pourquoi on laisse entendre que Abdellah El Achiri affiche des préférences au profit de quelques équipes ? Cela fait 19 ans que j'officie comme arbitre et on ne m'a jamais rien reproché. Je me demande pourquoi on choisit ce moment pour qu'on prenne cette position à mon encontre. Personnellement, je suis conscient de ma noble mission qui consiste à veiller avec compétence et équité à l'application des lois du jeu. L'ex-arbitre international français Michel Vautrot disait «tous ceux qui ne connaissent rien à l'arbitrage me demandent souvent les qualités requises pour être un bon arbitre. il n'y a pas de bons ou de mauvais arbitres, il y a simplement des arbitres plus au moins heureux qui évoluent dans des conditions difficiles et qui revendiquent comme tout un chacun, le droit à l'erreur ou au jour «sans»». Et le niveau de l'arbitrage national ? Il est sur la bonne voie. Il y a la relève, mais on doit laisser les hommes en noir faire leur travail. Un bon arbitre est celui qui commet moins de fautes et personne n'est parfait.