La Commission nationale chargée des disparus mauritaniens dans les prisons du Polisario vient de saisir le Parlement européen pour lui demander d'enquêter sur le sort des 150 disparus mauritaniens dans les geôles du Polisario. La Commission nationale chargée des disparus mauritaniens dans les prisons du Polisario (HASHID) vient d'interpeller le Parlement européen sur le cas des 150 mauritaniens disparus dans les prisons de Tindouf. Dans un communiqué, dont copie est parvenue à ALM, la Commission a également demandé au Parlement européen d'ouvrir une enquête sur le transfert dernièrement d'une trentaine de détenus mauritaniens vers les prisons algériennes. «J'ai l'honneur de vous faire savoir que plus de 150 Mauritaniens détenus depuis 1982 par le Polisario au nord de notre pays se trouvent dans les prisons du Polisario et dont trente ont été transférés dans les camps de détention en Algérie. Cette situation déplorable que vivent nos compatriotes a occasionné une nette dégradation de la paix et de la stabilité dans la sous- région et risque d'enflammer la zone du Sahara», a affirmé la Commission dans son communiqué au Parlement européen. Par ailleurs, la Commission explique que «les dirigeants algériens cherchent par l'incarcération de nos compatriotes à trouver une carte politique afin de mettre à mal les relations entre notre peuple et celui du Royaume du Maroc». Le communiqué signé par Isselkou Ould Rabbani, président de Commission nationale chargée des disparus mauritaniens dans les prisons du Polisario, également chef du Parti socialiste démocrate mauritanien, souligne que cette violation flagrante des droits de l'Homme qui a fait des orphelins, des veuves et causé la paupérisation de plus de 150 familles mérite une attention toute particulière. M Ould Rabbani qui mène une vaste campagne de sensibilisation sur le sort des Mauritaniens disparus dans les camps du Polisario, entend se déplacer dans les jours qui viennent au siège du Parlement européen à Bruxelles en vue d'expliquer cette tragédie qui continue de préoccuper les familles des disparus mauritaniens. Ces Mauritaniens ont été enlevés par le Polisario dans les années quatre-vingt, après la signature de l'accord de cessez-le-feu à Alger en 1979. A cette époque, des centaines de colonnes armées du Polisario traversaient le territoire mauritanien en organisant des rafles notamment contre des bergers et des commerçants ambulants, emportant tout ce qu'ils trouvaient sur leur chemin et neutralisant froidement nombre de nos concitoyens après les avoir déportés manu militari vers les camps de Rabouni et de Tindouf. Les familles des victimes ont toutefois fourni les noms et les photos des leurs et leurs témoignages explicitent amplement leur calvaire vécu au quotidien en l'absence de nouvelles de leurs proches dont le sort est resté ignoré depuis 27 ans. Le front Polisario a procédé le 1er octobre 2008 au transfert de trente prisonniers mauritaniens des geôles de Tindouf vers les prisons algériennes. Selon la témoignage d'un rescapé des camps de la honte, d'autres personnes de différentes nationalités ont disparu dans ces camps. Chose qui trouve son explication dans le fait que le Polisario voulait à tout prix remplir les camps de Tindouf, peu importait pour lui l'origine des résidents. Cela fait que la majorité des habitants des camps appartiennent à des nationalités différentes.