L'économie britannique s'est engagée fin 2008 dans une phase de forte dégradation marquée par la baisse de la consommation, la multiplication des suppressions d'emploi et une quasi-glaciation du marché immobilier. Elles incitent à conclure que le Royaume-Uni subit sa récession la plus forte depuis les années 1980 au moins, ce qui devrait nourrir le débat sur la nécessité de nouvelles mesures de soutien. La première enquête, publiée par le British Retail Consortium (BRC), principale fédération du secteur de la grande distribution, montre que les ventes au détail ont accusé le mois dernier leur plus forte baisse pour un mois de décembre depuis le suivi de ces données, il y a 14 ans. «Les résultats de décembre donnent habituellement le ton pour l'année à venir, donc l'horizon est réellement sombre», a commenté Helen Dickinson, responsable du secteur au sein du cabinet KPMG. Le numéro un britannique de la grande distribution, Tesco, a fait état de son côté de la plus faible croissance de ses ventes de Noël à surface comparable sur le marché britannique depuis le début des années 1990. Et son directeur financier a déclaré à Reuters s'attendre à une année 2009 difficile. Le groupe prévoit néanmoins de créer 10.000 emplois cette année dans le pays. Parallèlement, une enquête du Royal Institute of Chartered Surveyors (RICS) montre que les transactions immobilières sont tombées en décembre à leur plus bas niveau historique, portant le stock de biens invendus au plus haut depuis 1992. Seul point positif de l'enquête : le rythme de la baisse des prix a légèrement ralenti. Illustrant cette tendance, le groupe de construction Taylor Wimpey a annoncé que ses constructions neuves avaient chuté de plus d'un tiers l'année dernière. De son côté, la Fédération des chambres de commerce britanniques (BCC) souligne que son enquête de conjoncture trimestrielle, réalisée auprès de quelque 6.000 entreprises, montre «une détérioration effrayante» de la conjoncture en fin d'année, qui a touché tout à la fois les ventes, les commandes, l'investissement, les prévisions d'effectifs, les flux de trésorerie et la confiance.