La galerie d'art «Atelier 21» à Casablanca abrite du 13 jusqu'au 6 février l'exposition de l'artiste-peintre Tibari Kandour. Ses œuvres sont des oeuvres d'exception puisque l'artiste fabrique lui-même le papier sur lequel il peint. Des couleurs harmonieuses, composées de rouge incendiaire ou d'or- solaire, des paysages flamboyants où l'imaginaire règne. C'est ce qui dévoile les œuvres de l'artiste-peintre Tibari Kandour qui seront exposées à la galerie d'art «Atelier 2» à Casablanca du 13 jusqu'au 6 février 2009. Les œuvres de Tibari Kandour sont des oeuvres d'exception puisque l'artiste fabrique lui-même le papier sur lequel il peint. Ce papier est à base de feuilles d'arbres et d'herbes ramassées dans l'environnement où il vit en rase campagne. Quand il obtient une pâte épaisse et souple, il déverse le bac dans une gigantesque baignoire couverte par une grille. L'eau traverse la grille, la pâte reste. Tibari l'aplatit. Et en séchant, la pâte se transforme en papier épais. Les reliefs, les rugosités, les accidents de la surface du papier sont exploités par Tibari Kantour dans ses tableaux. «Le papier est d'habitude considéré comme étant le support de la peinture. Quand je le fabrique moi-même, le papier peut être considéré non seulement comme support, mais comme œuvre elle-même. À l'intérieur du papier, toutes les techniques sont intégrées comme dans les bas-reliefs», explique Tibari Kandour. Il est également à l'aise avec la toile qu'il traite de façon sobre en cherchant les accidents et en appelant de ses vœux les effets de matière. «À proprement parler, l'univers de Tibari est là, son œuvre déjà considérable et qui continue à ce jour. Une œuvre d'une originalité incontestable et qui signe un des grands moments dans l'histoire de la peinture. La découverte au sens premier et à laquelle son nom restera attaché c'est que le papier créé à la faveur de cet art qui n'est pas un simple support comme on pourrait le croire : il recèle et révèle des virtualités esthétiques insoupçonnées en tant que matière, bouleversant les idées reçues », témoigne l'écrivain marocain Edmond Amran El Maleh. Et d'ajouter : «subtile et invisible écriture, on le voit dans la peinture de Tibari où le frémissement de cette blancheur comme les limbes d'une naissance, reçoit et anime l'intervention d'un jeu de formes, de traces, la couleur dont la dominante est l'ocre, comme une signature ponctuée de taches noires en certaines toiles…Il me vient à l'idée que Tibari a fait du papier, aussi inédit et même étrange que cela paraisse». Tibari Kantour est né en 1954 à Casablanca. Il a étudié à l'Ecole des Beaux-arts à Casablanca en 1974. Puis, il est parti en Belgique pour étudier à l'Académie des Beaux-arts de Liège et à l'Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles en 1987. Il vit et travaille à Sidi Maâchou, où il projette de créer une résidence internationale d'artistes. Il a exposé plusieurs fois à l'étranger et au Maroc. Parmi ses expositions collectives à l'étranger, on cite : «Artistes du monde» à la Galerie Bernanos à Paris, «Lettre d'Asilah , la vannerie» à Bruxelles, «Travaux d'ici et d'ailleurs» à l'Espace ACCP à Paris.