La Villa des Arts de Casablanca abrite du 8 janvier 28 février, l'exposition photographique de Touhami Ennadre. Un concert organisé dans le cadre de cette exposition aura lieu 11 janvier au théâtre Italia. Portraits, visages, mains, émergeant de la nuit et révélant des situations, c'est ce que montrent les 24 œuvres photographiques de Touhami Ennadre. Ces œuvres photographiques seront exposées pour la première fois à la Villa des arts de Casablanca à partir du 8 janvier 2009 jusqu'au 28 février. Ces œuvres illustrent une expérience très particulière de Touhami Ennadre faisant de la lumière un moyen pour refléter une image des êtres humains. Cet artiste qui se définit comme «un peintre dans le noir», se démarque par l'unité plastique de son œuvre, unique dans l'histoire moderne de la photographie. Il a fait du noir, une non couleur, un élément fondamental, qui devient lumière. «Le noir dévoile, illumine et donne relief et profondeur . Il nous parle d'animalité, de vie et de mort», a expliqué M.Ennadre. Ce dernier utilise pour ses photographies un appareil dont il a enlevé le viseur, et qui devient comme l'extension de son bras, une partie de lui-même. Il procède lui même au tirage de ses photos. La différence entre le «classicisme» de ses compositions, souvent sculpturales, et le caractère inattendu de ses sujets en font un photographe atypique qui définit ainsi sa démarche. L'image pour cet artiste photographe, se base sur une conception dramatique dans laquelle il découvre son thème «en utilisant la lumière et l'ombre, et de là, le blanc et le noir loin de toutes les couleurs confectionnées», a-t-il expliqué. «Cette exposition résume ma relation avec la photo partant du Maroc, passant par l'Europe et l'Amérique puis l'Asie», a précisé M.Ennadre. Touhami Ennadre est né en 1953 dans la médina de Casablanca. Il a déjà exposé dans les institutions les plus prestigieuses, telles que le Guggenheim Museum et MOMA Ps1 de New York, la Documenta 11 de Kassel, la Maison européenne de la photographie à Paris, la Tate Galerie à Liverpool, la Villa Stuck à Munich, Martin Gropius Museum à Berlin, les biennale de Sharjah et de Shangaï. Par ailleurs à l'occasion du vernissage de cette exposition, un concert sera organisé dimanche 11 janvier, au théâtre Italia du consulat général d'Italie à Casablanca. Il sera animé par des solistes de renommée internationale à savoir la violoniste Jeanne Marie Conquer et le violoncelliste Anssi Karttunen. Ces derniers interpréteront les symphonies de plusieurs compositeurs comme Tomaso A. Vitali, Luciano Berio, Niccolo Paganini Bela Bartok, Igor Stravinsky ainsi qu'une symphonie du compositeur marocain Ahmed Essayed. Ce dernier sera en effet présent lors de ce concert. Le compositeur marocain Ahmed Essayed constitue l'unique figure de la musique contemporaine au Maroc, de renommée internationale. M. Essayed est l'auteur d'une œuvre originale, profonde et puissante. Son opéra, «L'eau», avait été accueilli comme une œuvre des plus marquantes des années quatre-vingt. Il est formé à l'école de Vienne et de Schônberg, pétri par l'enseignement humaniste de Max Deutsch dont il fut le disciple et l'ami. Ahmed Essayad a une connaissance profonde, tant de la musique contemporaine que celle du Haut-Atlas. Son œuvre révèle les correspondances fortes entre les deux cultures qui l'ont nourri spirituellement. S'il vit actuellement en France, le Maroc est son lieu de ressourcement.