La classe moyenne a été au centre d'une réunion présidée lundi 22 décembre à Rabat par le Premier ministre Abbas El Fassi. La révision des salaires, la préservation du pouvoir d'achat, la réforme du système de retraite étaient au menu des discussions. La problématique de la classe moyenne refait surface. Le Premier ministre, Abbas El Fassi a présidé lundi à Rabat, une réunion de la commission ministérielle chargée de l'examen des mesures pratiques visant à soutenir la classe moyenne. L'enjeu aujourd'hui est de renforcer cette classe qui constitue un facteur de relance de la croissance par la consommation et l'épargne. Cette réunion a été l'occasion d'examiner les champs d'action pouvant être mis à profit pour aider et améliorer les conditions de vie de la classe moyenne en l'occurrence la révision des salaires, la préservation du pouvoir d'achat, les facilités d'accès au crédit, la réforme du système de retraite, la couverture médicale au profit des artisans et des professions libérales. Il a également été question d'analyser les mesures à prendre pour empêcher tout risque qui pourrait fragiliser cette classe. Celles-ci portent sur la maîtrise des coûts de l'habitat, la santé et les produits de première nécessité. Il s'agit aussi d'encourager l'emploi afin d'augmenter le nombre de salariés au sein des familles, de soutenir les PME et d'améliorer la politique de transport public. Cette réunion est loin d'être la première. Le 28 août dernier, lors du Conseil du gouvernement, le Premier ministre avait appelé les membres du gouvernement à initier une réflexion autour de cette question. Jusqu'à ce jour, le Maroc ne dispose d'aucune étude qui serait en mesure de définir de façon assez consensuelle le concept de classe moyenne et les caractéristiques de cette catégorie sociale. Une enquête nationale avait été réalisée en 2007 par le Haut commissariat au Plan (HCP) sur les dépenses et le niveau de vie de quelque 7.200 ménages. M. El Fassi avait estimé lors de ce conseil que les indicateurs économiques élaborés par le HCP sur la base du revenu et du niveau de vie n'ont pas permis de définir les besoins de la classe moyenne, mais uniquement de déterminer les habitudes de consommation des classes pauvres et précaires et les différences de dépenses. Pour faire le point sur cette catégorie sociale qui a longtemps été marginalisée, un colloque sur le thème : «Classe moyenne, comment la faire sortir de l'ombre ?» avait été organisé le 29 octobre à Casablanca. Les experts qui étaient présents n'ont pas pu s'accorder sur les critères de définition de la classe moyenne marocaine : les uns privilégient le niveau des revenus, les autres l'appartenance socio-professionnelle, et d'autres encore les modes de vie. Si la classe moyenne existait bel et bien dans les années 70, celle-ci ne cesse de s'amenuiser. Pour relancer cette catégorie sociale, chaque ministère doit consacrer une partie de l'enveloppe qui lui est réservée à la promotion de cette classe. Avec un taux de croissance de 8,1% en 2006 et un taux prévisionnel proche de 6% entre 2008 et 2012, les spécialistes restent sceptiques quant aux politiques à mettre en œuvre pour la création et l'ancrage de la classe moyenne.