Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), revient sur les points forts de la première Rencontre des Marocaines du monde. ALM : Après deux jours de réflexion sur thèmes variés touchant l'accès aux droits, la lutte pour l'égalité, l'éducation, l'emploi, la culture… Quel bilan faites-vous de cette rencontre ? Driss El Yazami : Il y a eu une richesse multidimensionnelle, de très grandes attentes qui ont été exprimées. Le CCME s'est félicité de cette manifestation de grande envergure. Mais nous devons être conscients de nos responsabilités. Il faut maintenant que nous continuons à tenir nos engagements à l'égard de ces 400 femmes qui sont prêtes à travailler avec le Conseil. Ces femmes venues de plus d'une vingtaine de pays veulent contribuer au développement du Royaume. Elles souhaitent être des partenaires de tous les grands chantiers qui sont ouverts au Maroc. Nous devons répondre à ces attentes immédiatement. Ce colloque a permis de nous montrer que nous devons établir et élargir nos partenariats notamment à travers l'établissement et la signature de conventions avec d'autres partenaires. Nous avons déjà signé des conventions avec des universités, avec l'agence des provinces du Sud, l'agence du développement oriental. Il faut que l'on élargisse des partenariats. Il faut aussi que l'on établisse un certain nombre d'outils stratégiques. A cet égard, il faut rappeler l'approbation royale pour la création d'un fonds national de recherche sur l'émigration. Placé sous l'égide du CCME , ce fonds sera supervisé par un conseil scientifique et géré en toute transparence. Il ne peut pas y avoir élaboration de politique publique si nous n'arrivons pas à connaître, à suivre les mutations ainsi que les nouvelles réalités et problématiques de l'immigration. C'est ce qui explique l'importance de ce fonds. Le CCME continuera à ouvrir ses portes aux milliers de compétences marocaines à travers le monde. Quels sont les objectifs de cette manifestation de grande envergure? Ont-ils été atteints ? Nous avions plusieurs objectifs à travers ce colloque. Nous voulions tout d'abord montrer notre capacité à travailler avec d'autres personnes que les membres du CCME. Nous voulons être ouverts et avoir en permanence une approche participative. Et à ce sujet, l'objectif a été atteint. Par ailleurs, il s'agissait de mettre en exergue la diversité de la communauté marocaine.Cette diversité est certes complexe mais elle constitue une véritable richesse. L'autre objectif de cette manifestation était d'établir un espace de rencontre entre les Marocaines d'ici et d'ailleurs et de leur donner la parole sur la réalité au Maroc et à l'étranger. Il y a un enjeu de taille qui est de contribuer à changer leurs représentations, les images que nous avons les uns des autres. «Marocaines d'ici et d'ailleurs», peut-on dire que désormais c'est un rituel annuel du CCME ? Nous avons l'intention de renouveler cette manifestation l'année prochaine. Mais il ne faut pas que cela devienne un rituel. Autrement dit, il faudra transformer cet événement par exemple au niveau du déroulement, des programmes et peut-être que nous accueillerons davantage de participants. Le CCME commence à y travailler. Quels sont vos projets à venir ? Nous avons prévu une série de manifestations culturelles. En outre, il y aura l'atelier de la première rencontre internationale des conseils de l'immigration. Notons aussi le lancement de la concertation sur la participation politique avec les partis politiques marocains et la société civile ainsi que les communautés marocaines à travers le monde.