Le coût du dialogue social atteindra 45,738 MMDH d'ici 2026, selon Mustapha Baitas    Aziz Akhannouch fait le point sur l'état d'avancement de la Feuille de route pour l'emploi    Génération Z, diplômes et désillusion : l'éducation à l'épreuve de l'intelligence artificielle    Quand le Maroc change de vitesse, c'est l'Afrique qui s'aligne    CAN U20 Egypte 25 : Arrivée des Lionceaux au Caire    Botola DII/J24 : RBM, Y. El Mansour et relativement l'OCK tirent profit de la journée !    Les prévisions du vendredi 25 avril    Le gouvernement instaure une indemnité pour les risques professionnels au profit des fonctionnaires de la Santé    El Jadida : Une ode à la mémoire et à la création, Mahi Binebine célébré    « Le Figaro » charmé par El Jadida, joyau préservé entre océan et histoire    Vodafone Business et Maroc Telecom annoncent un partenariat pour servir les clients du secteur public et les entreprises au Maroc    ALMA MMEP inaugure une nouvelle ligne de production à Had Soualem et consolide son rôle de leader industriel africain    Le Crédit Agricole du Maroc, l'ONICL et PORTNET S.A, actent un partenariat sur la digitalisation de la gestion des cautions bancaires relatives aux opérations d'importation    Des moutons espagnols en Algérie : Une contradiction politique pour sauver l'Aid    Bourita s'entretient à Rabat avec son homologue du Qatar    Israël : Les restes d'un nageur retrouvés après une attaque de requin    Forum économique mondial : une enquête ouverte contre Klaus Schwab    ONU : Omar Hilale élu président du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud    Extradition de Boudrika : Voici ce que l'on sait de l'opération    CAN futsal : Le Maroc bat le Cameroun et file en demi-finale    Le Forum d'affaires Maroc-France Coupe du Monde 2030 et nouvelles perspectives de coopération    L'Ittihad de Tanger dénonce l'arbitrage après sa défaite face à l'Union de Touarga    Le stade Mohammed V cible de vandalisme après le match entre le RCA et le HUS    ONU: Omar Hilale élu président du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud    Le régime algérien pousse le pays vers l'inconnu : la loi sur la « mobilisation générale » suscite la méfiance    Morocco-France Business Forum : Strengthening economic ties for 2030 World Cup success    Réforme de la procédure pénale : Bouayach souligne la nécessité de tenir compte du principe de l'Etat de droit    SIAM : la FOLEA signe deux conventions avec ASNAF et l'INRA    Baromètre HCP : de timides signes d'espoir dans un contexte économique incertain    « Les Balades de Noor » font escale à Rabat : Le Patrimoine mondial de l'UNESCO expliqué aux enfants    Jidar : Dix ans et toujours le mur-mure des talents!    Did The Washington Post retract its report on Polisario ties to Iran, as Algerian media claims?    Espagne : Les cinq ministres de Sumar douchent les espoirs du Polisario    Tennis : Le Maroc meilleure nation en Afrique pour la septième année consécutive    Sahara : Un drone des FAR bombarde des véhicules du Polisario    Reino Unido: El Polisario moviliza a sus aliados en el Parlamento británico    L'anglais séduit de plus en plus de jeunes marocains    Botola DII : Cet après-midi, RCOZ-KACM, sommet de la J24    LOT Polish Airlines annonce une ligne directe Varsovie-Marrakech    Mix électrique : le Maroc atteindra 52% d'énergies renouvelables en 2026    Un chef patissier marocain bat le record Guinness, en réalisant le plus long fraisier du monde    SIEL 2025 : Mustapha Fahmi présente son ouvrage « La beauté de Cléopâtre »    Mawazine 2025 : Al-Qasar & Guests – Le fuzz du désert soulève la poussière à Rabat    Le groupe Akdital inaugure l'Hôpital Privé de Guelmim    Ukraine: la Russie a tiré 70 missiles dans la nuit, Zelensky appelle à l'arrêt des frappes    Les prévisions du jeudi 24 avril    Justice : Rabat et Riyad officialisent leur coopération pénale    La Jordanie prend des mesures fermes contre les Frères musulmans : Qu'en est-il du Maroc ?    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sarkozy contredit ses ministres dans l'affaire «Libération»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2008

L'approche de Nicolas Sarkozy a reçu un soutien qui en dit long sur les appréhensions suscitées à droite par l'affaire de l'interpellation de l'ancien directeur du quotidien «Libération».
En fin politicien extrêmement réactif aux humeurs de l'opinion, Nicolas Sarkozy ne pouvait laisser l'indignation générale qu'avait suscitée l'arrestation brutale de l'ancien directeur de publication du journal «Libération»,Vittorio de Filippis pour une banale affaire de diffamation, se coaguler davantage. Il a réagi. Et sa réaction fut de celles destinées à stopper net les effets collatéraux d'une telle «bavure» et à cautériser une blessure de plus en plus béante.
L'Elysée avait publié un communiqué qui dit clairement que : «le président de la République comprend l'émoi suscité par les conditions d'exécution d'un mandat de justice à l'occasion d'une affaire de diffamation». Dans ce communiqué, Nicolas Sarkozy rappelle avoir confié à Laurent Leger, avocat à la Cour de justice, la mission de travailler à la définition «d'une procédure plus respectueuse des droits et de la dignité des personnes avec un souhait particulier que soit réexaminée la confusion des pouvoirs d'enquêtes et juridictionnels».
Cette intervention du président de la République vient désavouer implicitement les positions de deux grands ministres du gouvernement de François Fillon. D'abord la ministre de la Justice, Rachida Dati, qui avait donné l'impression de jeter l'huile sur le feu en affirmant que la procédure d'interpellation de Vittorio de Filippis «était régulière» avec cet argument qui ne supporte aucune discussion : «un citoyen qui ne diffère pas aux convocations, on lui envoie un mandat d'amener». Ensuite la ministre de l'Intérieur, Michelle Alliot-Marie, pour qui la police avait fidèlement suivi la procédure pour exécuter ce mandat d'amener. Les deux ministres avaient donné l'impression de défendre chacune ses troupes et de se replier sur le lettre de la procédure dénuée de toute conséquence politique.
La réaction des deux ministres avait fait enfler davantage le mouvement d'indignation qui accompagne cette affaire. Tout en exigeant de Nicolas Sarkozy qu'il désavoue de manière explicite ses deux ministres, François Bayrou, patron du MoDem rappelle l'existence «d'un principe fondamental» en justice : «le principe de proportionnalité (…) Il n'y a aucune proportionnalité entre le fait que quelqu'un soit accusé parce que, sur son site, un internaute dit quelque chose qui porte atteinte, semble-t-il à quelqu'un et puis le fait qu'on vienne l'arrêter au petit matin dans ce déploiement de violence, de brutalité, en tout cas d'irrespect».
L'approche de Nicolas Sarkozy a reçu un soutien qui en dit long sur les appréhensions suscitées à droite par cette affaire, celui de Jean-François Copé, chef de file des parlementaire UMP : «Je pense depuis très longtemps que les conditions d'interpellation, voire de garde à vue, doivent être réexaminées » et de lancer le débat «L'idée de dépénaliser la diffamation me paraît maintenant être vraiment à l'ordre du jour, j'y suis favorable».
Dans l'ensemble, la position de Nicolas Sarkozy fut bien accueillie par les protagonistes de l'affaire. L'actuel directeur de «Libération», Laurent Joffrin, qui n'est pas connu pour un «sarkophile» patenté, reconnaît au locataire de l'Elysée la qualité de ce virage : «Je constate avec une certaine satisfaction que le président de la République a contredit en deux phrases sa ministre de la Justice et sa ministre de l'Intérieur, et que le problème que nous avons soulevé est un vrai problème, tel qu'il l'a lui-même confirmé. Un problème qui ne se pose pas seulement pour les journalistes mais pour l'ensemble des citoyens».
Pour relativiser cet optimisme, les plus cyniques pourront toujours dire que dans cette partition jouée par un éléphant dans un magasin de porcelaine, le spectateur assiste à une distribution de rôles écrite à l'avance. Aux ministres la sale besogne d'aller au charbon se coltiner les réalités les moins réjouissantes, au président de la République d'arriver épée et cape ouvertes, en redresseur de torts, arbitre paternel, protecteur des libertés et défenseur de la veuve et de l'orphelin. Aux ministres de commettre des «erreurs», au président de la République d'engranger les bénéfices de la réparation.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.