L'Espagne est loin d'être un pays de transit pour les immigrés, puisque 80% de ceux qui y sont établis la considèrent comme étant un pays d'accueil où ils comptent s'installer définitivement, selon une étude de l'INE. Une étude de l'Institut national espagnol de la statistique (INE) publiée lundi, réalisée durant deux années (2006 et 2007) sur un échantillon de 15.500 immigrés, indique que L'Espagne est loin d'être un pays de transit pour les immigrés, puisque 80% de ceux qui y sont établis la considère comme un pays d'accueil où ils comptent s'installer définitivement. Selon l'étude, 8 personnes sur 10 de la population étrangère ont vécu seulement dans leur pays d'origine et en Espagne et que 9 sur 10 ont fait le voyage à partir de leur pays natal. Menée en collaboration avec l'Université Complutense de Madrid, l'enquête souligne également que 81% des immigrés font du regroupement familial une priorité, ajoutant que ce processus encourage d'autres membres de la famille à émigrer en Espagne. L'un des objectifs majeurs de cette étude est de rompre avec certains stéréotypes qu'on colle aux immigrés, «qui sont souvent présents dans les débats politiques, mais sans fournir assez d'informations les concernant», affirme David Reher, chercheur à l'Université Complutense de Madrid qui a dirigé cette enquête. Le premier stéréotype à déconstruire était le manque de formation et d'enseignement chez les immigrés. L'étude révèle que 75% des immigrés venus s'installer en Espagne occupaient déjà des postes de travail dans leurs pays d'origine, et que les 25% restant sont souvent des membres de la famille qui les ont rejoint. L'étude précise que 59% du total ont terminé leurs études secondaires et 20% disposent d'un diplôme d'études supérieures. La majorité écrasante est venue en Espagne par des moyens de transport aérien ou routier, alors que la proportion des immigrés arrivés à bord d'embarcations de fortune n'excède pas le 1%, note le rapport. Ces chiffres démontrent le mal-fondé de l'attention disproportionnée accordée au phénomène de l'immigration clandestine par les médias espagnols, qui omettent, au contraire, d'évoquer les multiples exemples de réussite d'intégration des d'immigrés, estime M.Reher. L'enquête montre également que la majorité des sondés cherchent à améliorer leurs situations sociales soit en poursuivant des études ou en suivant des formations professionnelles, en témoigne le résultat selon une comparaison entre le travail qu'ils occupent actuellement et celui qu'ils exerçaient à leur arrivée en Espagne. Le nombre total des immigrés établis en Espagne s'établit à 4.526.522, dont 539.773 d'origine marocaine (11,9%), 430.930 d'origine roumaine (9,5%) et 371.743 d'origine équatorienne, les trois plus importantes communautés étrangères du pays, selon des données de l'INE.