Le déroulement des élections partielles a été perçu différemment par les partis politiques. Mais tout le monde s'accorde sur la valeur test de cette échéance, où le raz-de-marée du parti Authenticité et Modernité n'a pas eu lieu. • Najib El Ouazzani : «L'essentiel est que nous avons récupéré le siège de Tiznit» Ce qui est essentiel pour nous, c'est que nous avons récupéré le siège de Tiznit avec plus de 26.000 voix. Ce nombre de voix n'est pas négligeable vu l'importance de cette circonscription, surtout après les événements de Sidi Ifni. Malheureusement, ce n'était pas le cas pour notre candidat à Marrakech. Nous avons constaté l'utilisation massive de l'argent qui a pris le dessus, malgré les efforts de notre candidat. Je crois que ce n'est qu'un début. Aussi, la courte période consacrée à la campagne électorale a eu un impact sur les résultats. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'auparavant, les élections partielles passaient inaperçues. Mais grâce à la dynamique créée par le PAM, tout le monde s'intéressait à ces élections partielles. Si on tient compte du nombre des voix obtenues, du faible taux de participation et de l'utilisation massive de l'argent, nous pouvons considérer que les résultats sont satisfaisants. Je pense que le PAM avait comme objectif d'attirer plus de lumière sur les élections. Et je crois que nous avons réussi à ce niveau. • Saïd Ameskane : «Nous prenons note de la neutralité de l'administration» Le MP a suivi avec grand intérêt ces élections partielles. Il se félicite que ces élections aient été d'une manière générale très saines. Dans le sens où l'administration a gardé sa neutralité. Nous en prenons note. Seulement voilà, le taux de participation a enregistré encore une fois ses plus bas niveaux, puisqu'on parle de près de 15% à Marrakech. C'est un signe que la population ne s'intéresse pas à la vie politique. Aussi, les pronostics, qui ont donné favori le nouveau-né, ont été démentis par les résultats enregistrés. Je crois que ce sont des élections qui vont remettre les pendules à l'heure. Tout le monde a constaté que le Maroc était démocratique après tout. Et nous partons pour les élections communales sur le même pied d'égalité. • Ahmed Zaïdi : «La carte politique n'a pas changé» C'est prématuré de donner une analyse objective et profonde à ces élections partielles. Malgré les obstacles, les infractions et les perturbations qu'ont connues ces élections, les résultats sont restés conformes à la réalité. Nous espérions dépasser ces infractions, mais elles sont toujours là. Nous ne pouvons pas dire que la loi a été appliquée à la lettre. Toutefois, les résultats enregistrés méritent un arrêt et une lecture approfondis. Et ceux qui ont cru que la carte politique nationale subirait une transformation après ces élections partielles se sont trompés, et doivent revoir leurs comptes. • Lahcen Daoudi : «Ces élections ont confirmé l'usage de l'argent» A mon avis, le citoyen ne croit plus processus électoral. Ces élections partielles ont confirmé l'usage massif de l'argent. Le message du citoyen nous interpelle tous encore une fois, à travers le faible taux de participation. Le citoyen ne voit pas clair. Nous vivons une situation anachronique. Nous trouvons des partis politiques qui n'existent que sur le papier et arrivent à décrocher un siège. Avant ces élections, un parti politique croyait que l'Administration allait appuyer ses candidats, mais la réalité a prouvé le contraire. Ce parti a dû, lui aussi, affronter l'usage massif de l'argent, chose à laquelle nous sommes habitués. Maintenant, reste à savoir quelle est la valeur ajoutée de ce parti politique. Le Marocain vit dans une situation de brouillard. Tout le monde est piégé. Si nous voulons que les choses avancent, nous ne pouvons pas nous contenter de créer des textes de loi. Il faut créer des débats autour de ces textes. Il faut impliquer le citoyen encore plus dans ces débats. D'une part, on veut de la démocratie, d'autre part cette volonté ne se fait pas accompagner par un vrai débat politique. Pour y remédier, l'Etat doit absolument renverser les choses. Si elle veut impliquer encore davantage le citoyen dans la vie politique, elle doit absolument changer de méthodes d'approche. Dans le cas contraire, nous continuerons à jouer le jeu. Mais, par ce fait, nous serons dans une situation d'autodestruction. • Ismaïl Alaoui : « Le raz-de-marée du PAM n'a pas eu lieu » La première remarque, c'est que tous les élus dont l'élection était jugée falsifiée ont été réélus pour une deuxième fois. Le deuxième constat, c'est que tout le monde s'attendait à ce que ces élections soient marquées par une invasion des candidats du Parti Authenticité et Modernité, chose qui n'a pas été enregistrée sur le terrain. On s'attendait à un raz-de-marée des candidats du PAM, mais les résultats ont démontré le contraire. Même le taux de participation des électeurs était faible, je crois qu'il n'a pas dépassé les 22%. Je crois que c'est un « non événement », ce qui est tout à fait normal puisqu'il ne s'agit que d'élections partielles. Ce sont des élections qui n'ont pas de signification politique. La seule chose qui ait marqué l'événement à mon sens, si cela pouvait être considéré comme événement, c'est que le raz-de-marée du PAM n'a pas eu lieu.