La modernisation des marchés pilotes a été au centre de l'assemblée générale ordinaire de la Chambre de commerce, d'industrie et de services (CCIS) de Tanger. Hormis Souk Najiba, la plupart des marchés- pilotes tournent à l'échec. C'est ce qui ressort de l'assemblée générale de la CCIS de Tanger, tenue vendredi 4 juillet, et qui a vu la présentation de l'état des lieux de ces établissements. Les membres ont discuté au début du phénomène des marchands ambulants qui continue de prendre des proportions inquiétantes pour la ville de Tanger. «Ce phénomène constitue une grave menace pour le secteur du commerce organisé et qui a été la cause de la faillite de quelques commerçants. C'est pourquoi nous cherchons à contribuer avec d'autres intervenants concernés à l'organisation des marchands ambulants. Nous appelons ainsi à plus de mobilisation pour entre autres la modernisation et l'équipement des marchés- pilotes en infrastructures nécessaires pour contrecarrer ce phénomène», a souligné le président du la CCIS de Tanger, Abdeslam Arbaïn. De son côté, le président de la catégorie commerce, Abdelhafid Chergui, a précisé que «les actions menées par la CCIS de Tanger ont abouti en 2005 au recensement de 1025 marchands ambulants et à montrer la création de sept marchés pilotes nécessitant un budget de cinq millions DH et répartis d'une manière rationnelle dans les différents quartiers de la ville de Tanger». «Ces marchés, a poursuivi M. Chergui, ont au début enregistré de bons résultats, car ils sont parvenus à réduire la recrudescence du phénomène des marchands ambulants», faisant remarquer que «ces résultats ont connu un recul en raison notamment du non achèvement des travaux de la réalisation de ces marchés dont l'arrêt de la construction de la deuxième phase du souk Mesnana». Parmi les causes de l'échec du projet des marchés pilotes, les membres ont cité l'absence d'une administration pour la gestion de ces établissements et le respect des règlements et des positions du cahier des charges. Ils ont également évoqué le problème de l'attribution des droits de ces locaux par les bénéficiaires à d'autres personnes. Les participants à cette assemblée ont convenu que Souk Najiba est considéré comme une expérience réussie en comparaison avec les six autres marchés pilotes. Cela est dû au grand dynamisme du bureau chargé de la gestion de la ligue des commerçants du quartier Najiba et qui a aidé à l'accélération du processus de la réalisation de ce projet et d'atteindre par conséquent les objectifs escomptés. Mais ce marché souffre toujours d'un manque en infrastructure tel que l'approvisionnement des locaux en électricité. Les membres ont discuté aussi du problème des bénéficiaires de la deuxième phase du marché pilote de Mesnana dont les travaux avaient été suspendus et ont poussé ces derniers d'exposer leurs marchandises tout au long de la rue de Mesnana. Ce qui a entraîné un déclin d'activité pour les bénéficiaires de la première phase de ce marché. Ils ont également cité le cas du marché pilote Bir Chaïri qui a réussi à atteindre un taux de 100% d'occupation mais les marchands ambulants dénoncent un certain nombre d'infractions qui auraient accompagné la répartition de quelque 333 locaux que compte cet établissement. En se basant sur ces données, les membres de la CCIS de Tanger ont tenu, à travers cette assemblée, à lancer un appel aux autorités locales, les conseils élus et tous les intervenants concernés pour «donner une importance à ces marchés pour leur permettre d'accueillir un grand nombre de marchands ambulants», a affirmé M. Chergui.