Pour s'acquitter de sa dette sans verser le moindre sou, un sourd-muet, employé dans une agence de transport international à Kénitra a tué son créancier. Nous sommes le vendredi 23 mai. Au bord du fleuve qui traverse Kenitra, un grand sac en jute qui semblait contenir un grand objet a été remarqué par quelques passagers. Quand ils se sont approchés du sac, ils n'ont pas pu avancer un centimètre de plus. Pourquoi ? Une odeur nauséabonde et insupportable exhalait du sac en jute. De quoi s'agitait-il ? Par curiosité, un jeune homme a pris l'initiative de l'ouvrir. Très vite, il a bouché son nez tout en reculant. Étrangement, il a tourné son regard vers les quelques curieux qui l'attendaient un peu plus loin. Ils lui demandaient ce qu'il avait vu. Mais, il n'a pas pu répondre. Il s'est contenté de les fixer par ses regards durant quelques secondes comme s'il avait perdu connaissance. Et tout d'un coup sa langue s'est déliée, il leur a lâché : «un cadavre, un cadavre…». Ils se sont approchés du sac en jute. Ils ont à leur tour bouché leurs nez tout en demandant d'alerter la police. Un volontaire a pris l'initiative et a téléphoné à la police. Pas moins de quelques minutes, les éléments de la PJ de la sûreté de Kénitra se sont dépêchés sur les lieux. Un constat d'usage leur a permis de conclure qu'il s'agit du cadavre d'un jeune homme, en décomposition avancée, qui était mort, il n'y a pas moins de trois jours. Il présentait quelques blessures au niveau de la poitrine et du ventre. Qui était-il ? Difficile de l'identifier. Aussitôt, les enquêteurs ont recouru aux services des éléments de la police scientifique et technique. Ces derniers se sont rendus sur les lieux et ont prélevé sur la scène du crime les éléments susceptibles de les aider à identifier la victime. En attendant le rapport de ces derniers, les éléments de la PJ ne sont pas restés les bras croisés. Au contraire, ils ont continué à mener leurs investigations. Ce qui leur a permis d'apprendre qu'un homme s'était présenté dernièrement devant la police pour déclarer la disparition de son enfant, Rachid, âgé de vingt-trois ans, depuis lundi 19 mai. Le père a été conduit à la morgue. Quand il a vu les vêtements de la victime, il s'est fondu en larmes. Pour se rassurer qu'il s'agit bel et bien de son fils, les enquêteurs lui ont dévoilé le cadavre. C'est effectivement son fils. Qui l'a tué ? Le père a révélé aux enquêteurs que son fils était à bord de sa voiture quand il a rencontré la dernière fois son ami, Ahmed. Interpellé, ce dernier semble être sourd-muet. Les enquêteurs ont fait appel à un spécialiste au langage des sourds-muets. Ce dernier les a aidés à tirer l'affaire au clair puisque Ahmed était l'auteur du crime. Ce dernier avait emprunté une importante somme d'argent de chez Rachid. Ne pouvant pas la lui rendre, il l'a tué. Le mis en cause a conduit les policiers au lieu où la voiture a été abandonnée et il a été traduit devant la justice.