Pour détourner une somme de 400 milles dirhams, le représentant d'une société de produits alimentaires à Fès a simulé une affaire d'agression. Fès. La nouvelle médina. Jeudi 6 février 2003. Dix-sept heure trente minutes sonnent. Des cris stridents ont été entendus dans une agence bancaire jeudi 6 fevrier 2003 à Fès simulant un cas d'agression.« Au secours, au secours, des voleurs, des voleurs… ». Les passants étaient attirés par des cris stridents qui demandent de l'aide. Ils ont lancé leurs regards vers l'entrée d'une agence bancaire pour s'y diriger en courant pour voir ce qui se passe. Un jeune homme est étendu par terre, convulsait en pleurant. «Qu'est ce qu'il t'arrive ?», lui demande un jeune homme qui était parmi les badauds pour savoir ce qui se passe. « Deux personnes m'ont volé 400 mille dirhams, et ont pris la poudre d'escampette par cette direction… », lui répond-t-il avec les larmes aux yeux. Le jeune homme s'est dépêché sur un publiphone. Pour alerter la police. Quelques minutes plus tard, les éléments de la police judiciaire sont arrivés. Ils ont entamé leur constat, en auditionnant les témoins. La plupart d'entre eux n'ont rien vu. Ils ne se sont rendus compte que des cris de la victime. Les policiers ont téléphoné à la protection civile pour évacuer la victime vers l'hôpital afin de subir les soins nécessaires. Quand la santé de la victime s'est rétablie, il a été convoqué par la police judiciaire. Il devait être auditionné pour entamer les investigations. Car jusque-là, les enquêteurs n'ont pas le moindre élément sur les ravisseurs. « Je suis représentant commercial de la société (…) pour les produits alimentaires…, la société me chargeait de déposer l'argent dans la banque…, ce n'est pas la première fois… J'étais à bord de la voiture de la société en compagnie du chauffeur…quand je suis descendu avec 400 mille dirhams pour les mettre à la banque, j'ai été surpris par deux hommes à bord d'un vélomoteur roulant à grande vitesse qui m'ont arraché le sac refermant la somme… », déclare-t-il aux enquêteurs. Il n'est pas arrivé à leur donner la description exacte des ravisseurs. El le chauffeur ? « Je n'ai rien vu parce que je suis resté à bord de la voiture…mais quand j'ai entendu les cris de mon collègue, j'ai vu un vélomoteur qui passe à vive allure et à bord duquel il y avait deux hommes…je ne les ai vus que de dos… », répond-t-il aux enquêteurs. Ces déclarations ont mis la puce à l'oreille aux enquêteurs. Le chef de la brigade policière qui se penchait sur l'affaire a commencé à douter de leurs déclarations. « Ce n'est pas logique de n'avoir pas rappeler quelques traits de leurs visages… », pense-t-il. Les limiers de la PJ ont convoqué une fois encore le représentant de la société de produits alimentaires. D'une question à l'autre, les enquêteurs ont remarqué qu'il est devenu mal à l'aise. La ruse était la solution. « Ton ami, le chauffeur a avoué que c'est toi qui a détourné le fonds… », lui a affirmé l'un des limiers. Aussitôt, il s'est mis à table. « Oui, c'est moi, mais en connivence avec lui et un ami à lui », a-t-il déclaré. Quand cette idée lui est arrivé à l'esprit, il l'a proposée à son collègue. Ce dernier a fait appel à l'un de ses amis. Et ils ont décidé de passer à l'action, ce jour de jeudi. «…Nous avons déposé auparavant la somme dans le compte bancaire de l'ami du chauffeur qui est ouvert dans une autre banque avant d'arriver à l'agence bancaire où j'ai simulé une agression… ». Le représentant commercial en cause a empoché par conséquent 350 mille dirhams après avoir versé 40 mille dirhams au chauffeur et 10 mille dirhams à son ami.