Incontestablement le braquage des agences bancaires devient un phénomène inquiétant. Après cinq braquages perpétrés durant moins d'une année, un sixième a été commis, avant-hier, à Casablanca. C'est vers 12 h 45 du mardi 27 mai que quatre individus, armés de coutelas et de bombes lacrymogènes, ont fait irruption dans l'agence bancaire d'Attijariwafa bank, située à l'intersection de la rue Souleïmane Al Farissi et la rue des Oudayas, au quartier La Villette, préfecture de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ, à Casablanca. À bord de deux vélomoteurs, ils y sont arrivés. Trois parmi eux ont caché leurs visages sous des cagoules avant d'y entrer, armés de coutelas et de bombes lacrymogènes. Le quatrième assurait la surveillance à l'entrée de l'agence bancaire. À l'intérieur, il y avait cinq employés et trois clients. Les assaillants leur ont ordonné de se mettre à terre. C'était comme dans un film hollywoodien. Deux parmi eux sont chargés de ligoter les mains des employés et des clients par des colliers en plastique servant à la fixation des tuyaux et des câbles. Toujours sous la menace de coutelas et sans activer les bombes lacrymogènes, ils ont obligé le directeur de l'agence et le caissier de les conduire jusqu'à une cave où se trouve le coffre-fort. Ils ont rempli deux grands paniers en plastique par les liasses de billets de banque. Selon une source policière, ils ont réussi à mettre la main sur un pactole de 3,17 millions de dirhams. Selon la même source, la somme venait d'être reçue par l'agence bancaire suite à une demande d'un client qui a réclamé une importante somme. Les braqueurs étaient-ils au courant de la demande du client ? Ou il s'agit d'un pur hasard ? Après avoir raflé l'argent, les assaillants se sont dirigés vers la porte de sortie. C'est le moment durant lequel l'un des trois clients est arrivé à dénouer le collier en plastique, se libérer et se lancer derrière eux. Les quatre braqueurs étaient déjà à bord de leurs deux vélomoteurs qu'ils gardaient à l'entrée de l'agence bancaire et se sont lancés comme une flèche. Le client qui a pris l'initiative de courir derrière eux a sauté derrière le volant de sa R19, de couleur vert bouteille métallisée, à bord de laquelle son frère l'attendait. Il a démarré à toute allure et il a engagé une course-poursuite contre les deux vélomoteurs. Pas moins de quelques secondes, il est arrivé à heurter l'un d'eux au point que le pare-brise de la voiture a été brisé. Les deux braqueurs qui étaient à bord sont renversés et le grand panier en plastique que portait l'un d'eux est tombé par terre. Il renfermait 1,61 million de dirhams. Les deux lascars se sont relevés pour monter à bord d'une voiture qui les attendait un peu plus loin de l'agence bancaire sur la rue des Oudayas. Les deux autres voyous les ont rejoints après avoir abandonné l'autre vélomoteur. Le client courageux a freiné sa voiture, est descendu, et a saisi la sacoche en plastique et l'a mise dans la voiture. Il a disparu pour quelques minutes pour réapparaître enfin devant l'agence bancaire tout en criant et demandant aux badauds les raisons pour lesquelles ils n'étaient pas intervenus. Ce qui était aberrant est que ce client n'est pas descendu de sa voiture en emmenant la sacoche bourrée de millions de centimes. Il l'a gardée jusqu'au moment où un client du café qui se situe en face de la banque est intervenu pour alerter les policiers. Ce qui a mis la puce à l'oreille de ces derniers. Est-il complice des braqueurs? Peut-être. Les enquêteurs de la PJ préfectorale de Casablanca et de la Sûreté de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ l'ont interpellé, avec son frère qui l'accompagnait, pour être soumis à un interrogatoire. Selon une source policière, les deux frères ont été relâchés après avoir convaincu les enquêteurs qu'ils n'avaient aucun lien avec les assaillants et qu'ils sont innocents. L'enquête est toujours en cours pour identifier au moins l'un des quatre braqueurs.