Un rapport a été débattu par le corps enseignant et les responsables locaux dans le dessein d'évaluer le système d'éducation et de formation en se donnant les moyens pour réussir les réajustements. Le siège de l'Académie régionale de l'enseignement et de formation de l'Oriental (Arefo) a abrité, lundi, la première rencontre régionale explicative du premier rapport du Conseil supérieur de l'enseignement sur l'état et les perspectives du système d'éducation et de formation en présence des représentants des départements de l'enseignement scolaire et supérieur. Ainsi corps enseignants, syndicalistes, délégués, directeurs de centres de formation et responsables locaux ont débattu pendant cinq heures le contenu de ce rapport sous la houlette de Mohamed Farissi, président de l'Université Mohammed I. Intervenant au début des débats, Mohamed Benayade, directeur de l'Arefo, a expliqué que cette rencontre entame 10126 réunions explicatives qui seront organisées à travers le Royaume. Elles visent à relever les défis et remédier aux dysfonctionnements observés. C'est le cas de la déperdition scolaire, du faible taux de généralisation du préscolaire, de l'inefficacité de nos programmes de lutte contre l'analphabétisme, le balbutiement de la gouvernance et du pilotage au niveau régional. Quant à la décentralisation, qui est un chantier prioritaire, elle risque de compromettre la réussite de la réforme si elle n'est pas bien assimilée au niveau des établissements scolaires, a-t-il ajouté avant de conclure que la réforme reste une nécessité impérieuse pour s'adapter aux besoins locaux et régionaux. De son côté, Salim Redouane, membre du Conseil supérieur, a rappelé que ce rapport s'inspire des travaux réalisés par l'instance nationale d'évaluation du système d'éducation et de formation. Cette dernière procède à des évaluations sectorielles et thématiques du système éducatif, en appréciant ses performances pédagogiques et financières par rapport aux objectifs qui lui sont assignés et en intervenant au niveau des failles constatées. Ce premier rapport s'est assigné trois objectifs fondamentaux. Le premier consiste à dresser un tableau exhaustif des états des lieux de référence. Il s'agit de mettre à la disposition du public un rapport permettant aux parents, employeurs et membres de la famille éducative de se construire une idée précise sur les performances d'un système qui est le leur, et de fournir aux experts une base documentaire crédible. Le second objectif consiste à apprécier les progrès de l'école sur la base d'indicateurs mesurables, pérennes, dynamiques et compréhensibles. Ce rapport, qui fait donc office de baromètre de la qualité de l'école, a pour but de contribuer à l'évolution du système d'éducation et de formation en se donnant les moyens de susciter les réorientations et réajustements nécessaires. De son côté le troisième objectif ambitionne d'apporter un éclairage sur une thématique particulière, en harmonie avec les priorités et interrogations du moment. Il se veut susceptible d'émettre des éléments de réponse pragmatiques dont peuvent se saisir les acteurs du changement. Selon la note de présentation, ce rapport se structure en quatre axes. Mettre en lumière, dans un premier temps, les caractéristiques du système éducatif tout en examinant les réussites et les carences, d'en diagnostiquer les contraintes et les priorités de réforme. Un tel travail passe impérativement par la mise en place d'un Atlas graphique sous forme de corollaire analytique. Ce troisième axe facilite la comparaison et l'analyse en déclinant une centaine d'indicateurs de performance. Le quatrième volume thématique est consacré au métier de l'enseignant, en focalisant sur la question des ressources humaines propres à l'école, en reconnaissant le rôle déterminant de l'éducateur. Un travail consacré à la vision et aux attentes des enseignants à travers leurs propres évaluations et contributions. Il détaille aussi les points de vue des organisations syndicales sur les questions se rapportant à la revalorisation du corps enseignant et de ses missions.