L'UMT et la FDT ont décliné, lundi dernier, la proposition gouvernementale. Le dialogue social coûtera au budget de l'Etat environ 15 milliards DH sur 2 ans. À la veille du 1er mai, deux centrales syndicales, l'UMT et la FDT, ont annoncé leur rejet de l'offre du gouvernement dans le cadre du dialogue social. Parvenir à un accord semble, désormais, très difficile alors que la conjoncture économique passe par des moments difficiles. À l'équipe Abbas El Fassi, lundi, à la Primature, l'Union Marocaine du Travail (UMT) a décliné ainsi la proposition gouvernementale. «C'est un refus clair et net. La proposition du gouvernement est restée inchangée avec une maigre augmentation de 5 % du Smig. Mais, il n'y a pas que les smicards dans ce pays ! En plus, cette mesurette ne concerne pas les autres tranches salariales», lance Miloudi Moukharek, secrétaire général de l'UMT. L'Impôt général sur le revenu (IGR) est l'autre point d'achoppement que connaît ce dialogue social. «Pour l'IGR, le gouvernement propose un premier abaissement de deux points en 2009 et un deuxième en 2011 toujours de deux points. À l'UMT, nous avons demandé un premier abattement de l'IGR de deux points au premier semestre 2008 et un deuxième de deux points à partir du premier janvier 2009», ajoute M. Moukharek. Pour sa part, la Fédération démocratique du travail (FDT) a été reçue, elle aussi, durant la journée du lundi. «Il n'y a pas eu du nouveau. Il y avait juste de simples retouches dans la proposition initiale du gouvernement. On s'attendait à plus d'efforts de la part du gouvernement pour atténuer les effets négatifs de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des citoyens marocains», indique Abderrahman Azzouzi, secrétaire général de la FDT. Après l'Union Marocaine du Travail et la Fédération démocratique du travail, le Premier ministre devait rencontrer hier l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT) avant de recevoir les représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Il y a une semaine, le gouvernement s'est dit convaincu de parvenir, avant le 1er mai, à un accord avec les partenaires sociaux et économiques dans le cadre du dialogue social engagé depuis le mois de février dernier. En recevant les représentants des syndicats, l'équipe Abbas El Fassi met en avant le coût du dialogue social. Il annonce qu'il travaille «sur plusieurs mesures dont un plan de rigueur pour essayer de dégager 2 à 3 milliards de dirhams, à travers la rationalisation d'un certain nombre de dépenses, sans toucher à l'investissement». Lors d'une conférence de presse, tenue jeudi 24 avril, et réunissant plusieurs ministres, le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, a donné une estimation du coût du dialogue social. «Les propositions faites par le gouvernement dans le cadre du dialogue social coûteront au budget de l'Etat environ 15 milliards de dirhams sur 2 ans, un effort financier important qui intervient dans une conjoncture internationale difficile. Si on prend en considération l'effort de l'Etat en direction de la Caisse de compensation, ce sont plus de 30 milliards de dirhams qui seront dépensés», a précisé M. Mezouar. Pour chaque nouvelle mesure prise dans le cadre de ce dialogue social, le gouvernement doit chercher une source de financement en ménageant l'équilibre financier de la loi de Finances 2008. Et surtout sans toucher au budget investissement.