L'on peut dire que la médiation fait partie intégrante de notre culture mais il s'agit maintenant de la professionnaliser et de lui donner ses lettres de noblesse. L'organisme international «Search for Common Ground», installé au Maroc, est en train petit à petit, de faire passer dans nos mœurs la notion de «médiation». Grâce à un partenariat intelligent entre cet organisme, l'ambassade de Grande-Bretagne et le ministère de la Justice, de nombreux médiateurs ont pu être formés dont l'une des tâches sera la résolution pacifique de conflits avant qu'ils n'arrivent, justement, devant la justice. Lors d'une cérémonie organisée jeudi dernier à Rabat, c'est en quelque sorte le couronnement de cette coopération exemplaire qui a été salué, voyant la publication d'un décret au Bulletin Officiel institutionnalisant la médiation. Certes, l'on peut dire que la médiation fait partie intégrante de notre culture mais il s'agit maintenant de la professionnaliser et de lui donner ses lettres de noblesse. Search for Common Ground, qui signifie «recherche d'un terrain d'entente» est dirigée au Maroc par une équipe jeune et dynamique, pilotée par Abou El Mahassine Fassi-Fihri, qui a eu l'intelligence de vouloir élargir le champ de compétence de la médiation à la population via le mouvement associatif : la médiation sociale. C'est ainsi qu'ils ont lancé le cycle de formation de la médiation familiale et que prenant en compte l'importance de la jeunesse au sein de la population marocaine, ils ont choisi de former nos jeunes à la médiation. Une première expérience pilote a été ainsi initiée grâce à un partenariat entre Search for Common Ground, Le Lions club Doyen de Casablanca et le Réseau Maillage. Quinze jeunes des quartiers populaires de Casa et quinze jeunes des quartiers de Rabat ont reçu une formation de «jeunes médiateurs de quartiers», et ont pu commencer à exercer leurs nouvelles compétences au sein des associations de jeunes et des quartiers tels Hay Lalla Meryem, Lissasfa, Hay Mohammadi à Casablanca ou encore Takadoum, Yousoufia , Yacoub el Mansour à Rabat. Ces jeunes médiateurs ont d'ailleurs créé deux structures pour exercer cette culture de la non-violence et de la résolution les conflits : «Les Grands-Frères» au cœur de la métropole économique et « l'Association des Jeunes Médiateurs» dans la capitale. Search for Common Ground, en partenariat avec l'ambassade de Grane-Bretagne, à Rabat et avec l'USAID à Casablanca s'attelle maintenant à la réalisation de centres d'écoute pour jeunes, grâce à l'apport de l'INDH. Partenariat exemplaire qui met en synergie la coordination nationale de l'INDH, les wilayas et les préfectures avec le mouvement associatif jeune et Search for Common Ground . Nos jeunes en proie à bien des doutes, à un manque de confiance en eux patent, à un déficit d'esprit d'initiative et à de multiples questions pour lesquelles ils manquent d'interlocuteurs –cruellement–, ont bien besoin de ce genre de lieux où ils trouveront écoute, aide psychologique, conseils, orientation…, etc. La médiation se positionne vraiment comme un élément novateur et indispensable du travail social au Maroc.