La Commission européenne accuse la filiale Internet de France Telecom d'adopter une politique de dumping. Affecté le vendredi dernier, le titre Wanadoo a effacé son recul le en début de semaine. A l'ouverture de la Bourse de Paris, le lundi 24 décembre, le titre Wanadoo efface une partie de son recul de vendredi. Affectée par l'accusation de la Commission européenne qui lui reproche un abus de position dominante, la valeur a chuté de 3,53 % sur la séance de vendredi (5,47 euros). La filiale Internet de France Telecom démentait toute pratique de dumping dans le domaine de l'Internet rapide assurant que ses tarifs se situaient dans la moyenne européenne et qu'un relèvement risquerait de freiner le développement du marché. Le groupe s'était ainsi déclaré «très surpris» par l'assignation de la Commission européenne. L'exécutif bruxellois a en effet envoyé une «communication des griefs» à Wanadoo . Si les soupçons sont vérifiés, la Commission pourrait imposer une amende d'un montant maximum de 10 % du chiffre d'affaires annuel. Cette amende pourrait atteindre 150 millions d'euros, si l'on en juge par les prévisions relatives au chiffre d'affaires de l'entreprise. Les services du commissaire européen à la Concurrence, Mario Monti, qui ont ouvert une enquête en septembre sur les services Pack Xtense et Wanadoo ADSL, expliquent que les prix de détail offerts sont inférieurs aux coûts. Ils dénoncent des «prix prédateurs» et soulignent que des concurrents sont évincés, comme Mangoosta, en août dernier. Le but ultime de cette stratégie est, après avoir anéanti ou réduit très fortement la liberté de choix des consommateurs, de pratiquer des prix élevés, précisent les experts bruxellois. Il est important, dans cette phase de croissance, d'éviter une captation de ce marché, ajoutent-t-ils en précisant qu'en novembre 2001 Wanadoo possédait environ 60% du marché de l'accès Internet et 90% du marché de l'ADSL en France. Cependant,France Telecom, qui détient 73,2% du capital de Wanadoo, n'a pas voulu confirmer ces chiffres, indiquant seulement que le marché français de l'ADSL avait franchi au début de cette semaine le cap des 400.000 clients et qu'il était bien parti pour atteindre l'objectif de 500.000 fin 2001. Surpris par les accusations de Bruxelles, le P-dg de Wanadoo, Nicolas Dufourcq note dans un communiqué que la Commission européenne reproche à Wanadoo d'avoir tiré trop bas sur le tarif ADSL, mais souligne que ses concurrents ont mis en œuvre des offres tarifaires comparables. Il assure que l'abonnement mensuel de 298 francs, soit 45,43 euros, pour l'ADSL proposé par sa société lui «paraît être le tarif permettant le mieux de concilier développement du marché et rentabilité». «Nous rappelons que le même produit se vend entre 260 et 300 francs en Allemagne, en Espagne et au Benelux. C'est donc le standard de marché en Europe», précise-t-il tout en ajoutant qu'un prix élevé de l'accès ADSL risquerait de «freiner considérablement un marché en pleine expansion, comme le montrent les ventes réalisées sur le mois de décembre».