Moktada Sadr dit que si l'Irak ne met pas un terme à la campagne de répression déclenchée par les Forces de sécurité irakiennes et américaines contre ses partisans, il faut s'attendre à une «guerre ouverte». L'imam radical chiite Moktada Sadr a brandi samedi la menace d'une «guerre ouverte» contre le gouvernement irakien si ce dernier ne mettait pas un terme à la campagne de répression déclenchée par les Forces de sécurité irakiennes et américaines contre ses partisans. Parallèlement, le chef d'Al Qaïda en Irak - organisation sunnite - a appelé à la multiplication des attaques contre les forces américaines au cours du mois à venir, a indiqué un organisme de surveillance des activités terroristes, l'institut SITE, basé aux Etats-Unis. La perspective d'un soulèvement à grande échelle des forces de Sadr alourdit les enjeux de son bras de fer avec le Premier ministre Nouri al Maliki, qui a menacé de mettre le mouvement de l'imam au ban de la vie politique s'il ne démantèle pas sa milice. La mobilisation contre le gouvernement des miliciens de l'Armée du Mahdi - qui sont plusieurs dizaines de milliers - pourrait mettre fin à une période de relatif recul des violences alors même que les forces américaines commencent progressivement à quitter l'Irak. «Je lance mon dernier avertissement et mon dernier mot au gouvernement irakien: soit il revient à la raison et prend le chemin de la paix (...) soit il sera pareil que le précédent gouvernement», a déclaré Sadr, faisant référence au régime déchu de Saddam Hussein sans fournir de précisions. Il a ajouté: «S'ils ne reviennent pas à la raison et ne réduisent pas l'infiltration des miliciens, nous allons déclarer une guerre ouverte jusqu'à la libération». Le mouvement de Sadr accuse d'autres groupes chiites d'infiltrer, avec leurs miliciens, les forces de sécurité irakiennes, notamment dans le sud de l'Irak, majoritairement chiite, où plusieurs factions sont en concurrence pour le contrôle d'une région d'où vient le gros de la production de pétrole irakien. Sadr a dirigé deux soulèvements contre les forces américaines en 2004. Son mouvement est ensuite entré en politique et a soutenu l'arrivée au pouvoir de Maliki en 2006. Mais Sadr a depuis pris ses distances avec Maliki, un chiite lui aussi, il y a un an, quand le Premier ministre a refusé d'établir un calendrier pour le retrait des forces américaines d'Irak. «Voulez-vous une troisième insurrection ?», a demandé Sadr, ajoutant qu'il souhaitait que les dirigeants religieux chiites du pays fixent une date pour le départ des forces américaines. • Dean Yates et Ouissam Mohammed (Reuters)