Dans une étude sur le crédit à la consommation, le ministère de l'Economie et des Finances recommande d'imposer un ensemble de mesures pour atténuer le risque de surendettement des ménages marocains. Un ensemble de mesures s'impose pour atténuer le risque de surendettement des ménages marocains. C'est ce que recommande la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l'Economie et des Finances dans une récente étude intitulée «Le crédit à la consommation en pleine mutation». Il s'agit notamment de la mise en place de règles de transparence relatives à l'offre de financement et de mécanismes permettant de traiter les cas de surendettement, selon les rédacteurs de cette étude. «Le secteur est en train de mener à bien sa structuration à travers l'assainissement et la restructuration des sociétés de financement ainsi que la rationalisation de l'octroi de crédit. La poursuite des efforts en vue de l'amélioration de l'efficacité du secteur en couvrant d'autres segments peut contribuer à l'accélération de la croissance économique à travers la stimulation de la consommation de la population», précisent-ils. Pour l'année 2007, la consommation finale des ménages marocains a connu une progression de près de 4 %. Et ce en dépit de la modération des revenus en milieu rural, comme l'a souligné le rapport sur la politique monétaire de Bank Al-Maghrib. En effet, au cours de l'exercice précédent, le taux des créances en souffrance des sociétés de financement a chuté de 14,3% et le volume d'activité de ces sociétés a atteint 64,7 milliards de dirhams, en hausse de 29%. «La place du crédit à la consommation dans l'économie marocaine s'est nettement renforcée au cours de ces dernières années. Ce secteur connaît actuellement une orientation favorable qui résulte notamment d'un ensemble de facteurs liés à la vigueur de la consommation des ménages marocains et à une plus grande réceptivité de ceux-ci au dynamisme de l'offre des établissements de crédit et ce, dans un contexte de baisse des taux et un cadre réglementaire et prudentiel favorable», relève-t-on dans cette étude. La baisse des taux et ce cadre réglementaire et prudentiel favorable ont poussé donc les Marocains à contracter plus de crédits. En effet, le taux maximum des intérêts conventionnels (TMIC), appliqué en matière des prêts accordés par les établissements de crédit, a connu une baisse continue, passant de 20,42% en avril 1997 à 12,9% en avril 2006, en raison de la décrue des taux d'intérêt mais également de la révision de son mode de calcul en 2002. Pour le cadre réglementaire, Bank Al-Maghrib s'apprête à lancer à partir de janvier 2009, sa centrale de gestion des risques. Cette centrale établira des dossiers d'informations sur les crédits en consolidant, conservant, traitant et analysant les données signalétiques et financières concernant l'endettement des clients des divers établissements de crédits. La mise en place de cette nouvelle mesure contribue à atténuer le risque de surendettement des ménages marocains. Selon l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), trois Marocains sur quatre ont 1 ou 2 crédits à la consommation. Un Marocain sur cinq est titulaire de plus de 2 crédits à la consommation, tandis que 41 % d'entre eux recourent à un troisième ou à un quatrième crédit pour le remboursement d'un crédit. Et plus d'un Marocain sur deux déclare lui rester actuellement après le remboursement de ses crédits au moins 30% et ou 2 000 dirhams de son revenu mensuel net, selon l'APSF.