Initiée par l'Institut français d'Agadir (IFA), les 25, 26 et 27 mars, la deuxième édition de la semaine «Imazighen» a été l'occasion de réfléchir sur une légende vivante du patrimoine national. Quand la mémoire porte l'avenir, elle devient motrice de dynamisme et de mouvance.Le patrimoine amazigh est ainsi et sa richesse le confirme. Plonger dans le magma de la création amazighe est sans doute l'un des voyages, les plus enrichissants. Voyage vers un passé qui souffle une nouvelle vie à la nouvelle scène artistique marocaine. La semaine Imazighen qui vient de clôturer sa deuxième édition a été un moment fort. Un pont qui vient s'ériger entre deux univers pour relier mémoire et avenir où le patrimoine amazigh se meut dans toute sa splendeur. Par ailleurs, ce qui mérite sans aucun doute un grand intérêt c'est savoir inscrire ce patrimoine dans une nouvelle mouvance loin d'un gel dans le passé, créant ainsi une fusion entre deux dimensions où l'une et l'autre apportent leur apanage. Entre mémoire et avenir, la semaine Amazighen est venue dresser une nouvelle plate-forme de partage et d'exposition de tant de richesse, tout en ouvrant un débat de qualité où se pose avec acuité la question de la sauvegarde de ce patrimoine. Notons que cette culture même a toujours été transmise dans l'oralité. Universitaires et chercheurs ont ainsi fait un tour d'horizon sur la question, portant un nouveau regard sur le patrimoine oral d'aujourd'hui entre mémoire, réalité et transmission. Ce patrimoine même a été présent dans ses diverses mouvances de création, passant de l'art plastique, cantatoire aux musiques et films mettant en avant cette richesse. L'exposition de l'artiste plasticien, Rachid Fassih a ainsi ouvert le bal de la créativité en se basant sur l'une des figures clefs de cette culture à savoir le signe amazigh. Par son exposition « Le signe et le symbole dans l'art amazigh», ce jeune plasticien a su faire du signe amazigh de la calligraphie, un univers artistique à part. Le signe amazigh épousant majestueusement la toile dans un univers de couleur et de créativité qui se dresse avec talent. Le conte qui constitue, par excellence, un des moyens de transmission de ce patrimoine a été présent. Invitant au voyage des mille et une nuits de la culture amazighe, deux conteurs. Hamadi et Mohamed Bariz ont ainsi porté les spectateurs dans un univers de rêves fantastiques et de l'imaginaire. Cet art est sans conteste l'un des outils qui témoignent de cette créativité et tradition orale amazighe. Rabah Mezouane qui est actuellement critique de la musique et chargé de la programmation des spectacles à l'Institut du monde arabe de Paris a été également au rendez–vous de cette manifestation. Sans toutefois oublier une des contributions créatives, dédiée à l'une des figures emblématiques de la scène musicale amazighe : Lhaj Belaid. Sous forme de bande dessinée, cet ouvrage a été réalisé par le docteur Larbi Babahadi. La semaine Imazighen a ainsi baissé les rideaux de sa deuxième édition, une clôture en beauté et sous les rythmes de la musique amazighe. En rendant hommage aux hommes et femmes «rways» de la région ayant inscrit leurs noms dans l'histoire de ce patrimoine. Hadj Belaid, Mohamed Anchad, Tagourramt,Boudrâa tant de créateurs qui seront à jamais maîtres de la scène amazighe.