Vu la prolifération de la consommation de stupéfiants chez les jeunes, les membres de la société civile à Asilah se sont mobilisés pour la prévention de ce fléau. C'est une première à Asilah. A cause de l'augmentation de consommation de stupéfiants chez les jeunes, la société civile se mobilise pour prévenir ce fléau. «A partir de 2006 nous avons enregistré une croissance du nombre des vols commis par des drogués et des toxicomanes contre les habitants notamment dans des quartiers populaires. Nous avons été contactés par ces derniers et nous avons dû réagir pour défendre ce type des consommateurs. Surtout que les quelques opérations de ratissage menées par la police n'ont pas mis fin à la violence et les vols dont ont été victimes la population. C'est ainsi que nous avons découvert qu'un nombre important de jeunes est touché par la toxicomanie. Nous avons ainsi appelé au lancement d'une campagne de prévention de la consommation de drogues notamment chez cette population jeune», révèle Zoubeir Bensaadoun, secrétaire général de la Ligue de défense des droits des consommateurs section-Asilah, l'association initiatrice de cette campagne contre ce fléau. Pour mener une véritable campagne de lutte contre ce phénomène, les membres de cette association ont trouvé nécessaire d'abord d'effectuer une enquête auprès des usagers de tous types de stupéfiants. «Nous avons appelé tous les membres de la société civile à participer à cette action. Un nombre important des habitants se sont dit concernés par ce problème et y ont apporté une grande aide», affirme M. Bensaadoun. Et de souligner l'importance de la contribution des amis, des collègues de travail, des membres de la famille et quelques usagers de la drogue à la réussite de ce travail. «Nous sommes tous descendus sur le terrain pour aller à la rencontre des personnes touchées par ce fléau, de parler avec leur famille et leur entourage. Et nous avons estimé que la consommation de la drogue est en train de prendre des ampleurs inquiétantes. Ce phénomène touche toutes les catégories sociales et nous avons estimé, d'après notre enquête, que le nombre des toxicomanes s'est élevé en 2007 à 1020 contre 500 cas une année auparavant. Les jeunes touchés par ce phénomène représentent une proportion alarmante de 90%». Les membres de cette association de défense des consommateurs ont contacté les élus et les autorités de la ville pour leur communiquer les résultats de cette enquête. Ils ont ainsi réussi à se réunir avec ces responsables lors d'une session extraordinaire tenue le mois d'octobre dernier et présidée par le président du conseil municipal de la ville d'Asilah, Mohamed Benaïssa. Après avoir présenté les résultats de cette enquête, «nous avons sollicité d'abord leur aide pour le traitement des personnes toxicomanes. Et nous avons proposé par la suite la multiplication des opérations de ratissage menées par la police contre les trafiquants de drogue et les dealers. Surtout que ces derniers réussissent à approvisionner les lycéens et collégiens de l'héroïne devant leurs établissements scolaires. Nous avons proposé aussi la constitution d'une commission d'enquête constituée aussi bien par les représentants des autorités, de la société civile ainsi que les agents des différentes administrations publiques dont ceux du centre pénitentiaire. Je crois que grâce à cette mobilisation, nous parviendrons à prévenir ce phénomène dans une petite ville telle qu'Asilah», assure M. Bensaadoun. Le manque d'espaces culturels et de divertissement aggravé par la quasi- absence d'opportunités de travail est considéré parmi les causes principales de la prolifération du phénomène de la drogue à Asilah. «Nous avons ainsi proposé la création d'une salle couverte de sport, des stades de quartiers, une maison de culture, un conservatoire de musique, l'ouverture des jardins publics qui sont ne sont pas accessibles aux habitants de la ville. M. Benaïssa nous a promis l'ouverture dans trois mois de la bibliothèque municipale dont les travaux sont toujours en cours. Mais en attendant la réponse à ces propositions, nous continuons à mener notre action de la lutte contre le trafic et la consommation de drogues en général », conclut M. Bensaadoun.