Des pluies attendues et bienfaitrices couvrent une grande partie du territoire national. Le monde rural y voit un bon augure pour la campagne agricole. Mais, le revers de la médaille est la mise en évidence de la vétusté et de l'inadaptation de nos infrastructures. La situation appelle une grande vigilance des pouvoirs publics et des collectivités locales. Des précipitations certes bienfaitrices, mais également révélatrices d'un certain nombre de comportements. Mais également de pratiques frauduleuses. Tout d'abord, les accidents de la circulation, déjà trop nombreux dans notre pays, qui établissent un triste record mondial en la matière. Cela sans parler de la longue et lugubre liste des décès dus à l'imprudence des hommes, mais aussi à la vétusté des véhicules. Déjà en temps «normal», les Marocains conduisent comme des fous. Et c'est peu dire. Feux rouges grillés, non-respect de la priorité, vitesse excessive, surcharge des véhicules. Ce sont là des phénomènes solidement ancrés dans les mœurs. Mais, en temps de pluie, ces comportements voient leur malfaisance multipliée. Car, dès qu'il pleut, les routes du Maroc deviennent de véritables patinoires. Cela est principalement dû au fait qu'en temps de sécheresse, les routes accumulent les pertes d'huiles et de gazoile. Et au contact de l'eau, ces produits reprennent leurs propriétés «glissantes». Avec des véhicules en bon état, la chose peut être gérée de manière à peu près rationnelle. Mais avec les vieux tacots qui composent la majorité du parc automobile national, il y a de quoi attraper de belles frayeurs. L'adhérence des pneus et la visibilité sont en effet diminuées par le mauvais temps. Et l'état des chaussées retapées le plus souvent à la va-vite n'arrange pas les choses. La pluie s'avère souvent un révélateur de la tricherie des hommes. Car ces travaux, dont le financement est en partie garanti par les taxes et notamment la vignette automobile, sont en principe faits pour rendre la vie plus facile à la population motorisée. Or, à l'expérience, il s'avère que c'est tout à fait le contraire qui se produit. Et c'est parfois à des trous béants qu'ont affaire les automobilistes et autres cyclomotoristes, souvent obligés de faire du slalom pour éviter les ornières, d'où parfois les collisions. Top souvent meurtrières.