Plusieurs familles ont dû être évacuées, dimanche dernier, de leurs maisons qui menaçaient de s'effondrer à cause d'un glissement de terrain. Dimanche dernier, vers 4 h du matin, quatre maisons du quartier populaire Laadaoui ont dû être évacuées d'urgence. Elles menaçaient de s'effondrer sur leurs habitants. La cause de cette catastrophe est un chantier de construction mitoyen. Les fissures, selon les habitants sinistrés, ont commencé à apparaître à l'intérieur de leurs demeures dès le lancement des travaux dans ce chantier il y a une quinzaine de jours. Et elles se sont amplifiées depuis le vendredi dernier provoquant ainsi ce drame. Plus de cinq familles sont ainsi menacées de vivre dans la rue. Heureusement, aucune victime n'est à déplorer. «Nous nous sommes réveillés à cause d'un étrange bruit. La baraque commençait à bouger à cause des failles qui envahissaient le sol. Nous avons dû précipitamment sortir avant que les murs d'autres maisons n'effondrent sur nous», témoigne l'habitant d'une baraque fortement endommagée et se trouvant en face des quatre maisons menaçant de s'effondre. L'état du quartier Laadaoui où s'est produit ce drame présage d'autres cas d'effondrement. D'autant plus que des crevasses ont gagné les murs de quelques autres habitats voisins. «Le café où je travaille était le premier lieu à être endommagé. En plus des failles au sol, nous devions faire face à l'effondrement d'une canalisation des eaux usées», révèle Mohamed Saïd Laâroud, serveur dans un café qui se trouve à proximité du chantier de construction et donnant sur l'avenue Haroun Rachid. Mesurant la gravité de la situation, les habitants ont dû réagir pour essayer d'arrêter les travaux dans le chantier de construction. «Nous avons expliqué au propriétaire du terrain que la structure de ce quartier ne pouvait pas supporter les charges lourdes des engins de construction à cause de la vulnérabilité de son terrain. Mais il nous a répondu qu'il était en règle du fait qu'il disposait de son autorisation de construction ainsi que ses plans», confie Abdelmalek Laafia, l'un des habitants sinistrés. Haoumat Laadaoui se présente comme un quartier d'habitat insalubre. Il compte plusieurs dizaines de baraques. Et ce drame d'effondrement de maisons rappelle celui du quartier populaire Merkala (Dradeb) dont une quinzaine de maisons se sont effondrées il y a à peine une année. «La cause dans les deux cas a été le glissement de terrain dû à un chantier de construction. Cela nous rappelle aussi une autre catastrophe qui s'est produite il y a quelques semaines à Kénitra. Pour ce nouveau drame, nous faisons un double constat. La construction se fait généralement dans ce type de quartiers d'une manière anarchique», explique la secrétaire générale du Conseil des architectes de l'Ordre de Tanger et trésorière générale de l'association des architectes de l'Urgence Maroc, Firdaous Oussidhoum. Et de souligner que «Les spécialistes ne sont pas appelés pour assurer un bon déroulement des travaux de construction. Ce nouveau chantier de construction ne porte pas le panneau -indiquant le type des travaux à réaliser- qui doit être mis en place avant même le lancement des travaux de construction». Les familles sinistrées ont refusé d'être relogées à la Plaza Toro, estimant que cet endroit était pendant longtemps dans un état d'abandon et manque de toute infrastructure pour servir de logement.