Au Maroc, le secteur du BTP a besoin d'une stratégie d'amélioration de la compétitivité des entreprises. Ces dernières souffrent de dysfonctionnements d'ordre structurel et réglementaire. Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a besoin d'une stratégie d'amélioration de la compétitivité des entreprises marocaines et d'une réforme des structures de ces dernières, selon une étude présentée jeudi à Rabat en présence du ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab. Lors d'une rencontre de présentation, organisée par la Fédération nationale du BTP (FNBTP), le ministre a précisé que les entreprises du secteur souffrent de dysfonctionnements d'ordre structurel et réglementaire, particulièrement d'une faiblesse dans le recours aux compétences et de l'absence d'un encadrement et d'une formation technique appropriés. M. Ghellab a mis en exergue la volonté politique du gouvernement de promouvoir ce secteur et de soutenir les entreprises marocaines, dans la perspective de la création d'emplois et du recrutement de cadres qualifiés. Les auteurs de l'étude, réalisée dans le cadre des préparatifs pour la signature d'un contrat-programme entre le gouvernement et la FNBTP, relèvent que les mutations successives que connaît l'économie nationale, en particulier le BTP posent aux entreprises du secteur des défis majeurs en matière de compétitivité, d'organisation, de mise à niveau et d'insertion dans le tissu de la bonne gouvernance. Les grandes lignes de l'étude ont été présentées par Roger Couffin, directeur général du bureau conseil «Adrien Stratégie» qui, après diagnostic du secteur, recommande à l'entreprise d'adopter les critères de transparence dans la comptabilité, condition essentielle pour avoir la confiance des banques et s'engager dans le regroupement. Il estime également important pour l'entreprise d'améliorer son niveau d'encadrement, d'encourager la recherche et la création et de maîtriser la qualité du produit et la sécurité des chantiers. Le BTP, dont la contribution au Produit intérieur brut (PIB) a été de 6,5 % en 2007, doit jouir d'une réelle volonté politique du gouvernement et des professionnels pour pouvoir prendre la place qui lui revient dans l'économie nationale, ajoute-t-il. Le président de la FNBTP, M. Bouchaïb Benhamida, estime que cet examen technique de la réalité du secteur soulève les problèmes et propose les voies qui mèneraient à des solutions. Quant au contrat-programme, Benhamida a souligné que cette initiative viendra renforcer la capacité du tissu des entreprises nationales à s'engager dans la réalisation des grands chantiers en privilégiant l'usage des techniques modernes, la compétitivité à l'échelle régionale et internationale et la maîtrise des coûts, de la qualité et de la sécurité. Ce contrat-programme contribuera à la consécration du partenariat avec l'Etat pour la mise en place d'un programme de formation qui répond aux besoins du secteur et à l'accompagnement des jeunes porteurs de projets-BTP, a-t-il ajouté. Ont assisté à cette rencontre, notamment Ahmed Taoufiq Hejira, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, Jamal Ghmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Nizar Baraka, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et Abdelkébir Zahoud, secrétaire d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, ainsi que les directeurs des établissements et entreprises publics du BTP.