Les dirigeants palestinien et israélien se sont rencontrés dimanche pour discuter des moyens de reprendre le contrôle de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte qui continue d'accueillir des milliers de Palestiniens . Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert ont entamé dimanche des entretiens qui portaient sur un éventuel déploiement de forces de l'Autorité palestinienne pour reprendre le contrôle de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. Il s'agit de la première rencontre entre Abbas et Olmert depuis la visite de George W. Bush à la mi-janvier dans la région où le président américain avait appelé à un accord sur la création d'un Etat palestinien d'ici la fin de l'année. Cette rencontre se déroule dans le contexte nouveau créé à la frontière sud de Gaza ouverte de force cette semaine par les Palestiniens du territoire contrôlé par le Hamas pour échapper à un blocus israélien. «Les deux dirigeants vont discuter de la demande des Palestiniens de prendre le contrôle des points de passage entre la bande de Gaza et Israël et l'Egypte», a affirmé avant l'entrevue un responsable israélien, qui a requis l'anonymat. Le déploiement de forces de l'Autorité palestinienne dépend toutefois d'un accord du Hamas qui contrôle la bande de Gaza après y avoir chassé du pouvoir le Fatah de Abbas en juin. Le mouvement Hamas a affirmé qu'il rejetterait tout arrangement excluant ses forces ou prévoyant le déploiement d'observateurs internationaux à Rafah, principal point de passage vers l'Egypte. Sur le terrain, des milliers de Palestiniens ont continué à affluer en Egypte pour la cinquième journée consécutive, pour acheter des produits absents dans la bande de Gaza depuis l'imposition d'un blocus par Israël en riposte aux tirs de roquettes palestiniennes contre son territoire. Des dizaines de camions et de voitures portant des plaques d'immatriculation de Gaza se sont rendus en Egypte et en ont ensuite rapporté des vivres et du carburant, en réponse au blocus imposé par les Israéliens dans la bande de Gaza. Les autorités égyptiennes ont annoncé samedi que la frontière resterait ouverte aux habitants de Gaza qui viennent s'approvisionner pour échapper au blocus israélien. Le président palestinien se rendra mercredi dans la capitale égyptienne «pour coordonner ses positions avec celles du président égyptien Hosni Moubarak et examiner la situation à Rafah», a déclaré son porte-parole Nabil Abou Roudeina. Dans un discours à Ramallah, Abbas a ainsi réaffirmé qu'il refusait de dialoguer avec les islamistes tant qu'ils ne «reviendront pas sur le coup d'Etat» et a rejeté implicitement un partage du contrôle des frontières. Vendredi, les forces de sécurité égyptiennes ont fortement réduit leur présence le long de la frontière avec la bande de Gaza, après l'ouverture d'une nouvelle brèche dans le mur séparant les deux territoires au moyen d'un bulldozer. L'Egypte avait entrepris de colmater les brèches ouvertes 48 heures plus tôt dans le «mur» de métal et de béton qui la sépare de la bande de Gaza au niveau de la localité de Rafah mais des activistes palestiniens ont ouvert une nouvelle brèche en se servant d'un bulldozer.