Deux productions nationales seront dans les salles de cinéma en février. Il s'agit du film «Argana» de Hassan Ghanja et de «Oud Lward» de Lahcen Zinoun. En plus des films «Yasmina et les hommes» de Abdelkader Legtaa, «Les jardins de Samira» de Latif Lahlou, et «Deux femmes sur la route» de Farida Bourquia, qui sont actuellement sur les grands écrans près de chez vous, deux autres productions nationales, «Argana» de Hassan Ghanja et de «Oud Lward» de Lahcen Zinoun les rejoindront début février. Dans le film «Argana», premier long-métrage de Hassan Ghanja, le rôle principal féminin est tenu par une actrice marocaine célèbre, du nom de Touria Jabrane, l'actuelle ministre de la Culture. Elle joue au côté de Mohamed Merouazi et Hamidou Benmassoud, pour illustrer une histoire s'inspirant d'un arbre millénaire qui est l'arganier. Entièrement tourné en extérieur, ce film se veut un hommage aux écologistes. Tamghart (Touria Jabrane ) est une femme au caractère bien trempé, symbole de la résistance dans son village dont elle devient le point focal. Son mari, un résistant, a été tué par les colons, mais elle a gardé de cette période une disgracieuse cicatrice au visage et le mousquet de son défunt mari. Tamghart a ce côté tendre et rude, tragique et affable, compréhensive et têtue, terriblement moderne et très ancrée dans la tradition du terroir, un peu comme l'arganier ; cet arbre menacé de disparition par la cupidité des promoteurs immobiliers et les marchands de sites touristiques. Le message de ce film est que la richesse d'un pays est l'attachement que les habitants éprouvent et qui les pousse à faire de leur terre le meilleur endroit de vie. Le film «Oud Lward», quant à lui, est «un hommage à la femme et à la musique» selon les propos de son réalisateur Lahcen Zinoun. Il raconte la destinée de Oud Ward, rôle principal joué par Sanaa Alaoui : une petite fille enlevée puis vendue comme esclaves qui découvre la musique et intègre la riche demeure d'un maître de musique qui décide d'en faire son élève. Le talent et la renommée de Oud Ward grandissent au fil des mois. Invitée à jouer dans les plus luxueuses demeures de Fès, Oud Ward est acclamée comme une diva par les notables de la ville. Ward perturbe involontairement la vie du harem car le maître des lieux n'a plus d'yeux que pour elle, ce qui, forcément, entraîne de la jalousie et des intrigues de palais. Découvrant qu'elle est enceinte et démasquée par les épouses, Oud Ward est contrainte d'avorter. Anéantie, elle sombre dans la folie. Rongé par le remords, le maître de musique, aidé de R'Mida, tente en vain de redonner vie à Oud Ward. Ainsi dans le film, ce n'est pas le corps d'une esclave qu'il a détruit, c'est l'âme d'une artiste, le souffle créateur de la musique… C'est la beauté qu'il a éparpillée. Ce film a reçu le prix d'interprétation féminine du 9e Festival national du film marocain pour Sanna Alaoui et le prix du second rôle féminin a été décerné à Hanane Zouhd.