La coopération belge marque sa présence dans la promotion des projets sociaux, notamment à Ouarzazate. Hugues Legros explique les objectifs de cette coopération. ALM : Sur quels objectifs porte la coopération technique belge au Maroc, notamment à Ouarzazate et Zagora? Hugues Legros : Le programme de coopération actuel entre le Maroc et la Belgique est le fruit d'une longue collaboration. Dès 1965, le Maroc est devenu l'un des premiers pays partenaires de la coopération belge avec la signature d'une première Convention générale de coopération technique. Le caractère privilégié de la coopération entre le Maroc et la Belgique s'est vu confirmé, lors de la 17e session de la Commission mixte de coopération qui s'est réunie à Bruxelles en décembre 2005. Au vu de l'évolution divergente de la pauvreté entre le monde rural et urbain et entre les sexes, il a été convenu d'élaborer des stratégies visant l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, avec une attention particulière accordée aux femmes. Dans cette perspective, le nouveau Programme indicatif de coopération 2006-2009, doté de 40 millions d'euros, renforce la concentration sur des activités dans le milieu rural afin d'obtenir un impact plus perceptible auprès des bénéficiaires. Les régions concernées sont Souss-Massa-Draa et Tafilalet dans le sud du pays ainsi que les zones les plus vulnérables du Rif. Trois secteurs de concentration ont été privilégiés, à savoir les infrastructures de base, comprenant l'accès à l'eau potable, l'assainissement liquide et la gestion des ressources en eau; l'agriculture et la sécurité alimentaire dans le cadre du développement rural; la formation professionnelle et le microcrédit. Ce programme répond parfaitement aux objectifs de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Vous avez également participé à la campagne nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. Quelle en est la raison ? Il est désormais indéniable qu'au Maroc la promotion des droits de la femme représente une priorité et un enjeu national. Deux projets à Ouarzazate et à Zagora sont appuyés par la coopération belge. Ils concernent la problématique du genre et le renforcement des capacités des femmes. Il s'agit de l'Espace multifonctionnel des femmes, piloté par le ministère du Développement social et appuyé par le CTB, dans la casbah de Taourirt, ainsi que du projet de développement intégré de la vallée du Draâ, réalisé en collaboration avec l'ORMVAO. Ainsi, il nous semblait tout naturel d'appuyer cette importante initiative du ministre du Développement social. Quels résultats souhaiteriez-vous obtenir à ce niveau ? Au niveau de l'Espace multifonctionnel des femmes, la Belgique finance à hauteur de 912.000 euros le projet de mise en place par le ministère des centres régionaux de proximité pour les femmes sur l'ensemble du territoire national. A ce titre, l'EMF est avant tout un espace d'écoute et de veille sociale, mais aussi de promotion des activités économiques pour les femmes de la province. L'EMF œuvre également au renforcement des capacités des acteurs locaux et du tissu associatif. Enfin, il ambitionne d'être un centre de compétences sur les questions relatives à la femme, de renforcer leurs capacités sociales et organisationnelles. Au-delà des prestations sociales offertes au sein du centre de la casbah de Taourirt, l'équipe de l'EMF mène régulièrement des actions dans l'ensemble des communes de la province, comme à Iknioune et à Tazenakht. On peut déjà distinguer, au stade actuel, les perspectives suivantes en terme de collaboration dans ce projet. Il s'agit, en premier lieu, de la mise en place d'un mécanisme provincial de coordination pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Deuxièmement, l'EMF aura comme défi, pour 2008 et 2009, d'initier des projets pilotes et d'identifier, avec les femmes, des modes d'insertion économique innovants. Enfin, en troisième lieu, nous souhaitons voir évoluer très favorablement les indicateurs genre au niveau de la province.