Le Paris-Dakar a quitté le Maroc, mercredi à l'aube, à destination de la Mauritanie. Auparavant, l'étape Ouarzazate Tan-Tan a posé moult difficultés aux pilotes, notamment ceux des quatre roues. À peine minuit passé, les mécaniques tournaient déjà et l'on s'apprêtait à livrer une autre bataille. C'était mercredi, vers 1h, lorsque le vrombissement du premier motard, prenant le départ de Tan-Tan à destination de la frontière mauritanienne, annonçait que le raid était reparti pour un tour. Longue de 345 km, cette liaison a la particularité de présenter certains dangers et demande des efforts physiques colossaux pour les pilotes moto notamment. Rouler de nuit n'est pas chose facile, d'autant que le risque de croiser des animaux sur son chemin est omniprésent. Les automobilistes, quant à eux, n'ont pris le départ que vers 3h, pour être alignés sur la ligne de départ de la spéciale, de l'autre côté de la frontière, à 9h 40mn. En revanche, les motards devaient entamer cette spéciale à 7h 30mn. Chose qui explique leur amorce de la liaison aussi tôt. Cette étape est d'autant difficile qu'elle est la plus longue de tout le rallye. Elle se déploie sur une distance de 1055 km, et englobe une spéciale de 701 km. Cette longueur record a de quoi qualifier cette étape de la plus difficile. Notamment si l'on tient en compte l'état d'épuisement, dû à l'étape de la veille et les «supplices» qu'elle a infligés aux pilotes, toutes catégories confondues. En effet, la 6e étape du Paris-Dakar s'est déroulée entre Ouarzazate et Tan-Tan et fut particulièrement éprouvante. Longue de 803 km, dont 351 km de spéciale, elle est truffée de pièges et s'est pratiquement déroulée sur des pistes caillouteuses. Faisant office de la 3e étape marocaine, celle-ci a posé plus de problèmes aux autos qu'aux motos, contrairement à ce qui avait prévalu jusqu'alors, durant les étapes précédentes. Les surprises étaient au rendez-vous, tonneaux, enlisements et paralysie également. C'est le cas de l'Italien Miki Biasion, d'une part, et l'Allemande Jutta Kleinschmidt, de l'autre. Le véhicule du premier s'est renversé, pour ne s'arrêter qu'une série de tonneaux plus loin, occasionnant plus de peur que de mal et trois roues parties en fumée. Vainqueur de l'édition 2001, Kleinschmidt a noyé son moteur et dû rester bloquée dans un gué. Résultat : plus de cinq heures de retard au checkpoint suivant et, peut-être, la fin du raid pour elle. En effet, minuit pointait à l'horizon et elle n'était toujours pas rentrée à Tan-Tan. De là à envisager que, éreintée, elle n'aurait pas réussi à prendre le départ de l'étape suivante. Ultime combat de l'étape marocaine, le tronçon Ouarzazate Tan-Tan fut marqué par le retour du Japonais Hiroshi Masuoka, vainqueur des deux dernières éditions du Dakar. Le Japonais s'est imposé sur la spéciale et trône également au classement général, devant le Français Peterhansel, tout deux pilotant des Mitsubishi. Cette étape a également été ponctuée du retour du légendaire Colin Mc Rae, le Britannique à bord de Nissan occupant la troisième place, en spéciale comme au général. Par ailleurs, les motards se sont défoulés plus que les jours précédents. Les incidents ont baissé d'intensité, quoique la journée ait été marquée par l'abandon de l'Italien Giovanni Salan, dont la course s'est soldée par un traumatisme thoracique et quelques côtes fracturées. Les Espagnols se sont, une fois de plus, illustrés lors de cette étape, changeant tour à tour de place au classement. Second la veille, Nani Roma a soufflé la première place à son compatriote, Isidre Esteve Pujol, vainqueur de l'étape précédente qui, lui, trône toujours en haut du classement général.