Plusieurs milliers de Marocains ont observé un sit-in où ils ont scandé la marocanité de Melillia et de Sebta et dénoncé le caractère provocateur d'une visite qui porte préjudice aux liens de bon voisinage. La visite qu'a effectuée le Roi Juan Carlos, mardi à Melillia, a provoqué un tolet de protestations au poste frontalier Beni Nssar à Melillia. Durant deux jours, des milliers de citoyens ont revendiqué haut et fort la marocanité de la sœur jumelle de Nador et condamné une visite qui s'inscrit à contre courant de l'Histoire. Plus de cinq mille manifestants représentant des associations, des ONG, des syndicats, des partis politiques, ainsi que d'anciens et nouveaux parlementaires et des participants à la glorieuse Marche Verte ont exprimé, au poste frontalier, mardi, leur mécontentement et rejet de la visite qu'effectue le Roi d'Espagne Juan Carlos à Melillia, ville marocaine occupée par l'Espagne depuis 1496. Une manifestation de contestation organisée par un ensemble d'associations, dont la commission préparatoire de l'Association nationale de la défense des victimes de l'époque coloniale, présidée par le parlementaire Yahia Yahia. Ce dernier porte aussi la casquette du président du groupement de l'amitié maroco-espagnole, constitué essentiellement de conseillers marocains et de sénateurs espagnols. Le sit-in a failli dégénérer lorsque la police espagnole a arrêté le parlementaire marocain qui a tenté de franchir la frontière fictive en hissant le drapeau national. Yahia Yahia a été relâché après deux heures d'interrogatoire et sommé à se présenter mercredi auprès des autorités espagnoles pour complément d'enquête. Les manifestants ont scandé que Sebta et Melillia font partie intégrante du territoire national et que leur retour à la mère patrie est une question de temps. Haj A'mar Bouyafer, un participant à la Marche Verte de 1975, n'a pas caché son émotion de se retrouver de nouveau, et après trente deux ans, face aux forces de l'occupation coloniale. Il n'a cessé de répéter que l'Espagne quittera les deux villes marocaines comme elle l'a fait auparavant à Sidi Ifni, Tarfaya et au Sahara. C'est la logique de l'Histoire qui ne tolère plus des actes de provocation. Cette mascarade coloniale est un contre sens qui s'inscrit en porte à faux par rapport au courant de l'Histoire. «L'Espagne semble ne pas entendre la voix de la raison qui fait d'elle la dernière présence coloniale en Afrique», a t-il déclaré. A cette occasion plusieurs manifestants ont pris la parole pour demander aux forces en place de quitter la ville marocaine en scandant des slogans tels que : «Tous derrière SM Mohammed VI pour la récupération de Sebta et Melillia», «Melillia et Sebta sont des villes marocaines» et «Non à la provocation du Roi d'Espagne».