En Israël, des Juifs berbères perpétuent le patrimoine berbère et le folklore Ahouach, parce qu'une identité ne s'enlève pas et c'est ce que consacre la Constitution. Les bons cinéphiles qui ont suivi le Festival du film national à Tanger sont unanimes, la cuvée n'est pas plus mauvaise que d'habitude. Quatre films sont de bonne facture, une bonne dizaine se laissent voir, d'autres sont très décevants. Ce n'est pas ce bilan que vous retrouverez chez une certaine presse. Elle s'est attachée à deux phénomènes, la présence de scènes d'amour physique et le sujet de la diaspora juive. Latif Lahlou a fait un film de bonne facture sur le thème de l'impuissance masculine. L'impuissance tout court puisque tous les personnages sont impuissants face aux autres. On y voit le désir grandir chez la femme qui finit par séduire le seul phalus valide de la maison. Il n'y a aucune vulgarité dans la manière de filmer, le jeu des acteurs a atteint des sommets et le public a applaudi. Mais trop, c'est trop aux yeux des censeurs, ce qui est une œuvre dégageant une grande sensibilité est classée X par la "moraline" arabisante. Le mot d'ordre est donné, le sexe envahit nos films, c'est une dérive. N'y a-t-il pas au Maroc d'autres problèmes que le sexe ? Les actrices ne sont d'ailleurs pas très belles (Si. Si c'est écrit), et hors du commun et n'ont pas de problèmes dans leur vie intime, cinéastes voyeurs circulez ! D'ailleurs, le tollé est tel que par esprit démocratique, en 2008 seuls seront subventionnés les films qui traiteront de l'article 19, celui de la Constitution pas celui de l'habitat, de la corruption des gendarmes, ou du trafic de drogues. Exceptionnellement un film pourra traiter de la question des petites bonnes. L'autre sujet qui a suscité l'ire de ces critiques de l'image concerne la diaspora juive. Deux films traitent de la question, celle du malaise du Juif marocain. En fait, c'est cet adjectif qui pousse les loups à hurler. La communauté juive ne compte plus que quelques milliers d'âmes, mais elle gêne... Que des Juifs partout dans le monde continuent à montrer leur attachement au Maroc, compte pour du beurre. En Israël, des Juifs berbères perpétuent le patrimoine berbère et le folklore Ahouach, parce qu'une identité ne s'enlève pas et c'est ce que consacre la Constitution. Cela n'empêche pas que le même Juif marocain, revêtant l'uniforme de Tsahal, soit le représentant d'un occupant abject qu'il est légitime de combattre par tous les moyens. Mais montrer de la fierté parce qu'une Française d'origine marocaine sert d'alibi à Sarkozy, et refuser l'attachement des Juifs marocains de par le monde est un signe de schizophrénie interdit d'écran bien sûr. Il fallait faire le lien entre les deux sujets, il est fait. C'est encore une fois le film de Laïla Marrakchi «Marock» qui permet le raccourci. Ce film a été financé par les Juifs pour montrer l'un des leurs, mettant au cou d'une bonne musulmane une étoile de David avant de lui faire l'amour. Tout un symbole. Le cinéma marocain est donc manipulé. S'il y a beaucoup de sexe dans les films, c'est que chaque Juif, chaque matin se réveille en pensant au meilleur moyen de détourner les Marocains de leur foi et du jihad palestinien. Le sexe, cette malédiction est le biais par lequel ils comptent opérer cette fois. C'est à peine caricaturé. Le public sera seul juge. Si ces films, en particulier celui de Lahlou, le choquent c'est que notre problème avec la reproduction de notre image est toujours là et que le mûrissement annoncé n'a pas eu lieu. Pourtant, il n'y a ni vulgarité ni scène gratuite dans ce qui est montré. Quant aux Juifs marocains, Essaouira dédie ce week-end à leur apport au patrimoine national, la mémoire survit à la bêtise humaine.