Pour faire face aux périodes creuses, Saïdia est prête à moduler l'offre touristique selon les besoins des clients. Le tourisme de masse devient une cible rentable. Il n'y a pas 36 mille solutions. La région orientale a fait son choix et veut l'assumer jusqu'au bout : conforter son attractivité touristique par une multitude de services. Saïdia, pôle d'investissement touristique par excellence, veut jouer pleinement son rôle de destination prisée tout au long des quatre saisons. Cette ville, grâce à sa nouvelle station balnéaire, est considérée par les opérateurs touristiques comme étant un levier de développement en mesure de contribuer à une réelle croissance régionale. En termes de chiffres, les projets que connaît cette station s'étalent sur une superficie de 869 hectares et ont absorbé un budget qui avoisine les 16 milliards de dirhams. La capacité d'accueil est de l'ordre de 36 000 lits. La station offrira un emploi direct à 8.000 personnes (salariées) et indirectement à 42.000 autres. «On ne peut parler de croissance réelle sans développer des activités commerciales qui touchent directement l'artisanat, les campings, les cafés, les bazars, les restaurants et les centres d'hébergements comme la location des maisons. Il faut que tous les commerçants réalisent un chiffre d'affaires encourageant pour qu'ils puissent assurer une activité en période creuse», explique à ALM Rachid Zeryouh, président de l'Association des locataires des campings de Saïdia. Et d'ajouter, «il ne faut pas opter pour des gains immédiats au détriment d'une réelle stratégie de développement. Le fait d'autoriser une forte concentration d'infrastructures touristiques sur des sites précis risque de compromettre la réalisation des objectifs préconisés et qui s'inscrivent dans la stratégie globale de développement humain». D'où la nécessité d'accorder un intérêt aux touristes à moyens revenus, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Le tourisme de masse est aussi rentable et attractif à condition de proposer des services échelonnés sur toute l'année. «Le tourisme balnéaire est appelé à proposer des services complémentaires et à raffiner ses choix en se connectant avec les trente-deux sites à fort potentiel touristique, dont les sites archéologiques, le tourisme rural, les hauts plateaux, les stations thermales, les Casbahs séculaires et les anciennes médinas et les oasis», énumère Ben Issa Sekkini , cadre à la délégation du tourisme Oujda. Sur le plan attractivité et services variés, le tourisme, par le biais du camping-car, peut apporter son eau au moulin pour diversifier et assurer un tourisme durable. Seulement l'Oriental ne dispose pas d'une panoplie de services liés à ce type d'activité touristique. Un seul camping répond aux normes, alors que l'arrière-pays est vaste avec cinq écosystèmes allant de la mer aux dunes du sud. «Je fais partie d'une caravane de 47 campings-cars. On vient d'arriver à Saïdia via Nador et on a été surpris par la qualité des services qu'offre le nouveau camping des autos-caravanes. Tout y est du sanitaire jusqu'au terrain de boules, en passant par la qualité de la plate-forme qui répond aux standings exigés pour le stationnement et le campement», se réjouit Mylène Von Haten, une touriste hollandaise habituée aux déplacements en auto-caravane et qui s'apprête à faire le circuit vers Figuig. En parallèle avec les autos-caravanes, le train du désert reliant les villes d'Oujda et de Bouarfa via Ain Béni Mathar et Tendrara, peut conforter ce tourisme des quatre saisons s'il bénéficie d'une mise en réseau des offices de la promotion du tourisme dans l'arrière-pays.