Mostafa Bouh Barazani, ancien membre du bureau politique du Polisario, a souligné, jeudi devant la 4ème Commission de l'ONU, l'adhésion des Sahraouis au projet d'autonomie. Il a appelé l'organisation à soutenir cette démarche pour résoudre ce conflit. «La communauté internationale doit prendre en considération l'adhésion des sahraouis au projet d'autonomie dans le cadre de la souveraineté du Maroc, qui a été confirmée par le taux de participation le plus élevé au niveau national aux dernières élections législatives», a souligné Mostafa Bouh Barazani, ancien membre du bureau politique du Polisario. M. Barazani qui intervenait, jeudi 11 octobre, devant la 4ème Commission de l'ONU a appelé l'organisation à prendre en considération cette réalité dans le processus en cours et qui vise la résolution définitive de ce conflit. M. Barazani, a dénoncé, par ailleurs, l'évocation, à tort, par certains du principe d'autodétermination dans l'affaire du Sahara. Pour cet ancien membre dirigeant du polisario, la démarche de l'ONU de régir ce principe pour ne pas s'en servir pour porter atteinte à l'intégrité et la souveraineté des Etat est une initiative pertinente. «Si en 1960, et animés par un esprit de sagesse et de perspicacité et désirant garantir aux pays encore colonisés de recouvrer leur indépendance tout en préservant l'unité des peuples et l'intégrité territoriale des Etats, vos pairs ont été généreux, et on ne peut plus clairvoyants en adoptant la résolution 1514», a-t-il dit à l'adresse des membres de la Commission. M. Barazani a fait noter, en ce sens, qu' «en adoptant cette résolution, ils ont fait preuve d'une grande lucidité, en traçant ainsi les limites, somme toutes logiques, au principe de l'autodétermination au cas où certains esprits malveillants se mettraient à l'utiliser comme paravent pour la désintégration des pays et le déchirement des peuples». Sur la question du référendum, l'orateur a été clair. M. Barazani a ainsi rappelé que la communauté internationale l'a déclaré dépassé, car tout simplement inapplicable. Et ce, après avoir tenté durant plusieurs années, en vain, de définir le corps électoral, prélude à toute consultation juste et impartiale. En outre, l'ancien dirigeant du Polisario a expliqué aux membres de la commission que le Maroc est engagé résolument dans la voie démocratique, seule garante d'une solution définitive à travers une autonomie large des provinces de Sud du Royaume. Sur un autre volet, celui humanitaire en l'occurrence et qui requiert une importance particulière auprès des organismes internationaux, M. Barazani a tenu a dénoncé les exactions que subit la population sahraouie séquestrée à Tindouf. «Les populations des camps de Tindouf continuent de subir les violations des droits de l'homme et manquent de tout, alors que les dirigeants (du Polisario) livrent une bataille rangée a la veille du congrès du mouvement», souligne-t-il. «La solution du problème du Sahara réside dans des négociations sérieuses sur la base d'une solution logique et claire qui ne peut être que dans le cadre d'une forme d'auto-gouvernance, dans le respect de la souveraineté du Maroc», a plaidé M. Bouh Barazani. Il a enfin prévenu que si la communauté internationale échoue dans ses efforts actuels, un retour à la case départ n'est pas à exclure. Toutefois souligne-t-il en substance, la donne change cette fois. Il faudra compter, dit-il, «avec une région où les nouveaux paramètres d'insécurité due à la contrebande, au terrorisme, à l'immigration clandestine aggravent dangereusement l'instabilité dans le Maghreb et l'ensemble de la rive sud de la Méditerranée».