Il semble que Azouz Begag n'ait pas ce genre de pudeur : invité de Canal+, on ne peut pas dire que ses propos sur Rachida Dati soient dignes d'un débat qui pourrait être politique et digne. Connaissez-vous Azouz Begag ? Peut-être pas… Dans les années 80-90, il faisait partie de ce fameux mouvement «Beur» qui avait pris naissance dans les banlieues : c'est là où je l'ai rencontré ! D'origine algérienne il avait grandi à Lyon et rejoignit les rangs des militants de la 2ème génération après notre «Marche pour l'égalité des droits» qui nous avait vu traverser la France de Marseille à Paris et réunir quelque 150.000 personnes à notre arrivée Place Montparmasse. C'est surtout par ses écrits qu'il se distingua, en particulier un livre intitulé «Le gosse de Chaaba». Il jouissait de l'estime de nombreux même si ce n'était pas ce que l'on appelait un militant de terrain, au vrai sens du terme. Toujours est-il qu'en 2005, Dominique de Villepin en fit un secrétaire d'Etat chargé de «l'Egalité des chances». Et là, il faut avouer qu'il fut un ministricule, qui bien souvent tomba dans le grotesque. Pour autant, jamais je ne me permettrai de l'affubler du titre de «Beur de service» ou «d'alibi... ayant moi-même dans une moindre mesure entendu ce genre d'injures fleurant le racisme lorsque j'étais conseiller de la ministre Martine Aubry puis Elisabeth Guigou. Il semble que Azouz Begag n'ait pas ce genre de pudeur : invité de Canal+, on ne peut pas dire que ses propos sur Rachida Dati soient dignes d'un débat qui pourrait être politique et digne. Je ne suis certes pas du même bord que Rachida Dati mais cela ne m'empêche nullement d'apprécier son parcours, de saluer son intelligence et son courage et de savourer pleinement qu'elle soit ministre à une fonction régalienne qui fait d'elle la numéro 5 du gouvernement. Ce qui n'est pas rien ! Force également nous est faite de reconnaître que ce que la gauche nous avait promis c'est Nicolas Sarkozy qui l'a fait ! A. Begag se serait grandi de dire cela, plutôt que d'ergoter et montrer une rancune déplacée. Rancœur qui sûrement lui fait «prêter les plombs» puisqu'au cours de la même émission, il traita le président de la république de «raciste». Bien sûr que l'on peut (l'on doit) décrier et lutter contre la politique d'immigration du chef de l'Etat français, bien sûr que les tests ADN, les restrictions au regroupement familial... sont scélérats, pour autant a-t-on le droit de dire que Nicolas Sarkozy est «raciste» ? Je ne le pense pas et en disant cela A. Begag ne sert pas la cause qu'il prétend défendre. «Etre raciste» est grave, ce n'est pas une opinion c'est un délit, sanctionné par la loi. Qu'un ex-ministre de la république française -issu de la diversité- en arrive à insulter le président lui-même issu de la diversité n'est certainement pas une bonne manière faite à tous ceux qui, issus de l'immigration, vivent et font la France d'aujourd'hui... Et dans cette France, on peut compter 3 ministres issus de l'immigration : Rachida Dati, Fadela Amara et Rama Yade...