Le bureau central de l'AMDH a été convoqué à une réunion au ministère de l'Intérieur, lundi 24 septembre, suite aux dérapages qui ont accompagné le sit-in non autorisé organisé par la section locale de cette association à Sefrou. Le ministère de l'Intérieur a convoqué, lundi 24 septembre, des membres du bureau central de l'Association marocaine des droits humains (AMDH). Cette réunion fait suite aux dérapages violents consécutifs au sit-in non autorisé organisé dimanche dernier par la section locale de l'AMDH à Sefrou devant la préfecture de la ville. Selon des sources informées, la réunion de lundi dernier résonne comme un avertissement à l'AMDH, d'autant plus que le sit-in auquel avait appelé sa section à Sefrou n'avait aucun caractère légal. «Les responsables de l'Intérieur nous ont exposé les dernières évolutions et données des événements de Sefrou», indique Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH. Les responsables du département de l'Intérieur ont également fait part aux représentants de l'association du «contenu de la réunion tenue le même jour par des membres du gouvernement et au cours de laquelle il a été décidé d'intervenir pour trouver des solutions à la flambée des prix qu'ont connue certains produits alimentaires», affirme Mme Ryadi. La réunion s'est déroulée «dans un cadre serein», souligne un membre de l'association. Le directeur des affaires intérieures «a réitéré l'attachement du gouvernement au respect des libertés individuelles et collectives des citoyens», précise Mme Ryadi. Et d'ajouter: «Nous avons également passé en revue les moyens à même de prévenir des débordements comme ceux qu'à connus la ville de Sefrou». En ce sens, l'AMDH dit vouloir continuer normalement le programme d'activités qu'elle a déjà tracé. «Toutes les activités et manifestations de protestations seront maintenues conformément au programme arrêté par l'association», indique Mme Ryadi. Certes, le gouvernement a pesé de son poids pour faire revenir les prix de certains produits à leur niveau d'avant le Ramadan, explique-t-elle en substance. Toutefois, «il ne s'agit que de certains produits alimentaires de base», ajoute-t-elle. Ainsi, l'AMDH réaffirme son intention de programmer un sit-in vendredi 28 septembre devant le Parlement pour «protester contre la hausse des prix». Pour rappel, une marche non autorisée avait eu lieu, dimanche, dans la ville de Sefrou pour protester contre la hausse des prix de certains produits de première nécessité. «Cette manifestation n'a fait l'objet d'aucune déclaration préalable et n'a pas été autorisée par les autorités locales compétentes, comme le stipule la loi», selon un communiqué du gouverneur de la province de Sefrou, Mohamed Allouche. M. Allouche avait précisé que «cette manifestation a dégénéré, provoquant des dégâts à nombre d'établissements d'enseignement, administratifs et commerciaux ainsi que des incendies de plusieurs biens privés, dont des véhicules». «Les forces de l'ordre sont intervenues pour protéger les citoyens et leurs biens et rétablir l'ordre. Dans ce cadre, il a été procédé à l'arrestation de plus de 30 personnes, impliquées dans ces incidents», a conclu le gouverneur. L'AMDH a reconnu avoir appelé le même jour à un sit-in dans la ville. «La situation a dégénéré après que notre section locale à Sefrou a décidé de lever ledit sit-in», affirme Mme Ryadi. Ce dérapage sécuritaire est «le résultat d'une manifestation spontanée de la population et de l'intervention des forces de l'ordre pour la contenir», conclut-elle. À noter que des membres du gouvernement ont tenu, sur instructions royales, une réunion, lundi 24 septembre, au cours de laquelle il a été décidé de revenir sur la hausse des prix qu'ont connue certains produits alimentaires. Il a été question de ramener à 1,20 DH le prix du pain et supprimer, pendant le mois de Ramadan, la taxe de 7% appliquée par les marchés de gros sur les fruits et légumes.