Le paysage médiatique et artistique marocain a été endeuillé par le décès, vendredi matin à Casablanca, du journaliste, chroniqueur et auteur de théâtre, Saïd Saddiki, à l'âge de 70 ans. Cette mort a suscité beaucoup d'émoi parmi les personnes qui ont connu le défunt. Né à Essaouira, le disparu avait formé en tant qu'enseignant des générations entières de Marocains devenus, par la suite ministres, grands artistes, journalistes et hauts responsables de la fonction publique. Feu Saïd Seddiki intégra, dans les années soixante, le mouvement syndicaliste marocain et avait pour compagnons Aziz Blal, Maati Bouaabid et d'autres grandes figures de ce mouvement. Il était également à l'époque membre du comité dirigeant du grand club de football casablancais l'Athlétic Club du Raja. Le défunt s'est aussi distingué dans d'autres registres tels que le théâtre et la poésie. Il est co-auteur avec son frère, l'homme de théâtre Tayeb Sediki, de certaines de ses oeuvres devenues pièces d'anthologie telles que "Sidi Aderrahmane Mejdoub", "Tarik Mine Hadid", adaptée au cinéma sous le titre de "Zeft", unique long-métrage réalisé par tayeb Sediki, et d'autres textes non moins importants comme "Abou Al Alaa Al Maarri". Chroniqueur dans plusieurs hebdomadaires marocains, le défunt savait apporter sa touche personnelle à ses écrits mêlant sérieux et humour même lorsqu'il traitait de sujets "sérieux", comme la tolérance et l'ouverture sur l'Autre dont il était un défenseur acharné. Personnalité attachante, faite de simplicité et de talent, Saïd Seddiki est indéniablement une perte pour le paysage médiatique, culturel et artistique qui gagnerait à réunir son oeuvre pour la faire découvrir au public en général et aux jeunes, soulignent bon nombre de ceux qui l'avaient côtoyé.