Les salles de cinéma connaissent, depuis la mi-décennie 90, une baisse constante de la fréquentation. Les professionnels de la ville imputent cette situation au piratage et au manque d'équipements dans ces salles. Ce fut un temps où les queues se faisaient longues devant les cinémas. Les salles affichaient complet presque au quotidien. Le secteur a connu, surtout à l'époque où la ville était sous le statut international, «son temps d'or». Les salles se concurrençaient entre elles pour présenter les nouveaux et les plus beaux films. Au fil du temps et avec la multiplicité des chaînes de télévision par satellite et le piratage, les gens abandonnent de plus en plus les salles de cinéma. Ce qui a entraîné les propriétaires de grandes salles de cinéma de mettre la clé sous le paillasson. C'est le cas pour les cinémas Américano, Goya, Al Mabrouk, Alcasar, Capitol, Flandria, Cervantès, Lux et Dawliz. Les professionnels imputent cette situation au piratage et au manque d'équipements dans les salles. Pour le directeur de cinéma Roxy, Abdejlil Ouahabi, cette baisse de la fréquentation des salles de cinéma est générale et touche toutes les villes du Maroc. «Cette crise s'est fait sentir, il y a une dizaine d'années. Les salles de cinéma enregistraient à cette époque quelque 40 millions de spectateurs. Alors qu'elles affichent actuellement moins de 4 millions de téléspectateurs. Les gens sont de plus en plus attirés par les films piratés sur les CD- Rom et par des émissions et productions télévisées, diffusées sur une infinité de chaînes satellitaires», explique- t- il, faisant également remarquer que «le manque d'équipement dans les salles contribue grandement à cette crise dont souffre le secteur. D'ailleurs, les cinéphiles et les amoureux du septième art veulent fréquenter des salles de cinéma équipée de techniques modernes de sonorisation et de l'image». Par ailleurs, la ville de Tanger compte maintenant cinq salles de cinéma. Et la basse saison demeure la période estivale, où les professionnels arrivent tant bien que mal à s'en sortir. La période hivernale est la haute saison. Le week- end connaît la plus grande fréquentation en comparaison avec le reste de la semaine. Et les spectateurs préfèrent généralement voir les films pendant la séance de 10 heures. Les salles de cinéma sont «fréquentées par toutes les classes et toutes les catégories d'âge. Beaucoup de parents ont l'habitude d'emmener leurs enfants au cinéma. D'autres clients préfèrent voir le film en famille», assure cette employée qui raconte que le cinéma, où elle travaille, compte plusieurs clients de longue date. «Comme cet octogénaire qui a l'habitude de venir une fois par semaine au cinéma. Il lui arrive parfois de venir deux ou trois par semaine pour voir le même film. Il préfère s'asseoir dans une même place. S'il trouve que celle- ci est prise par un autre client, il quitte le cinéma». Notons que la ville de Tanger s'est dotée, dernièrement, par une nouvelle cinémathèque. Il s'agit de la cinémathèque de Tanger CDT qui occupe les locaux rénovés de l'ancien cinéma Rif. Elle est composée entre autres de deux salles de projection, une bibliothèque de cinéma (la première du genre au Maroc), un centre de consultation et une salle de montage.