Si le Maroc a fait des pas de géant pour régler un certain nombre de problèmes qui paralysaient son économie dans le passé, le FMI lui recommande de prendre certaines mesures et de parer à certains risques en vue de tirer le meilleur parti de ses progrès. Au Maroc, le PIB réel devrait plus que doubler d'ici l'an 2008. Il ne s'agit pas d'une simple spéculation, c'est la projection faite par le Fonds monétaire international (FMI), concernant les principaux indicateurs économiques, et selon laquelle, parmi d'autres chiffres, le PIB réel devrait passer de 2,5% en 2007 à 5,9% en 2008. Il s'agit, en fait, d'éléments soulignés par le FMI lors de son conseil d'administration du 3 août, lorsque le Fonds a conclu les consultations au titre de l'article IV avec le Maroc. Le comportement du PIB dans cette dernière période, le FMI en affecte les raisons aux chiffres honorables des recettes au titre des principaux impôts qui sont dus à l'élargissement de leur assiette et le renforcement de l'administration fiscale, sans oublier les mesures entreprises pour remédier à la rigidité fiscale, y compris celles touchant les problèmes liés à la masse salariale. Malgré les efforts appréciables fournis jusque-là, puisque le PIB s'est inscrit sur un trend haussier, l'inflation a été contenue, et les investissements directs étrangers ont progressé et la pauvreté et le chômage se sont légèrement repliés, le FMI estime que le Maroc a encore du pain sur la planche. «Dans la période à venir, il faudra que le Maroc confirme et améliore si possible ses solides performances économiques pour rapprocher son revenu par habitant de celui des pays émergents de l'OCDE et réduire davantage le chômage et la pauvreté», souligne le FMI dans son rapport. Du côté de la politique monétaire menée sur la place marocaine, le FMI tire la sonnette d'alarme sur certains risque qui planent sur l'évolution future de l'inflation. L'institution conseille à la banque centrale de «rester vigilante». Ainsi, l'inflation qui a été inhibée par l'impact de la mauvaise récolte agricole, sur l'inflation et la demande intérieure, pourrait être «reboostée» par d'autres volets plus actifs. C'est particulièrement le cas de la montée en puissance du secteur du crédit au secteur privé, l'épanouissement des investissements directs étrangers et l'envolée des prix des actifs. En matière de finances publiques, si les autorités ont pu redonner confiance aux investisseurs du secteur privé par l'amélioration de la condition budgétaire, il n'en demeure pas moins que «la politique budgétaire reste axée sur le rééquilibrage des finances publiques à moyen terme», commente le FMI. Et d'ajouter que «la réduction de la masse salariale du secteur public, la réforme du système de subvention des produits pétroliers et des denrées alimentaires et l'accélération de la réforme fiscale seront cruciales pour rapprocher le ratio dette de l'Etat/PIB de la moyenne des pays émergents de l'OCDE». Par ailleurs, considérant les avancées faites pour ce qui est de la libéralisation du commerce bilatéral et régional, le Fonds international insiste sur l'importance à donner au développement et au renforcement du commerce multilatéral, et ce, afin de réduire «les risques de détournement des courants d'échanges». Sur un autre registre, la politique de change du Maroc a été qualifiée de «compatible» avec la stabilité extérieure, ce qui éloigne quelque thèse de «désalignement du dirham».