Quatre ingénieurs collègues du kamikaze ainsi que sa femme ont été arrêtés. Ils avaient projeté une série d'attentats qui allaient faire un grand nombre de victimes. Meknès a échappé au pire. Selon les premiers éléments de l'enquête, Hicham Doukkali et ses quatre collègues arrêtés par la police et actuellement en garde à vue, auraient planifié de commettre un grand carnage. Un acte terroriste qui ferait un grand nombre de victimes. Selon les enquêteurs, les cinq individus auraient planifié une série d'attentats essentiellement contre les touristes qui visitent la ville mais ils se seraient disputés sur le timing et le modus-operandi. Et dans cette confusion encore plus aggravée par l'étau qui s'est resserré, ces derniers mois, autour des réseaux islamistes, Hicham Doukkali s'est précipité et a décidé de commettre son forfait. Selon des sources policières, en plus des quatre collègues de Hicham Doukkali, tous ingénieurs comme lui et lauréats de l'Institut agronomique et vétérinaire de Rabat, son épouse a été également arrêtée et interrogée par les enquêteurs. Les quatre ingénieurs arrêtés ont été dénoncés par le kamikaze et avaient tous rejoint le service des impôts de Meknès. L'un d'entre eux a reconnu avoir été mis au courant par Hicham Doukkali de ses projets terroristes et avoir, lui-même, nourri l'ambition d'y être associé. Ce qui confirme l'hypothèse de l'existence d'une cellule qui planifiait pendant longtemps une série d'attentats terroristes particulièrement meurtriers dans la capitale ismailienne. Certaines analystes estiment même que, d'après les premiers indices révélés par l'enquête, ces attentats allaient constituer l'acte de naissance d'une nouvelle cellule terroriste. Le fait qu'aucun des cinq ingénieurs impliqués dans cet acte n'ait été fiché ou connu auprès des services de sécurité comme intégriste potentiel, corrobore cette thèse. Selon des sources qui citent les milieux de l'enquête une quinzaine de personnes auraient également été arrêtés pour leur lien présumé avec cette «cellule d'ingénieurs». D'autres éléments, comme le fait que Hicham Doukkali ait refusé d'avoir une progéniture, témoigne de la préméditation et la longue préparation de l'acte terroriste. Il a été également confirmé que Hicham Doukkali fréquentait régulièrement les sites Internet de la nébuleuse terroriste d'Al Qaïda. La police avait en effet perquisitionné le domicile du Kamikaze et procédé à la saisie de son ordinateur personnel ainsi que d'autres documents. Par ailleurs, de l'analyse des débris de l'explosion et les aveux du kamikaze, il ressort que pour commettre l'attentat, il avait vidé une bonbonne de gaz pour y mettre des matières explosives très rudimentaires. Pour rappel, le kamikaze, qui a commis son acte le jour de son trentième anniversaire, était quelqu'un de « discret et de réservé ». Originaire de Khemisset, il avait, après son diplôme d'ingénieur d'Etat décroché à l'Ecole Hassania de Casablanca, travaillé d'abord dans une entreprise de construction à Kenitra avant de rejoindre fin 2003 le service des impôts de Meknès. Sa femme arrêtée par la police portait le voile intégral, le niqab. Le couple résidait dans le quartier de Ouajah Aarous d'où étaient originaires Abdelouahab Rabii et Hamid Slimani, deux terroristes condamnés à mort en septembre 2003. Hicham Doukkali avait tenté se faire exploser, lundi, au milieu d'un groupe de touristes de différentes nationalités mais il en a été empêché in extremis. Des Italiens, Grecs, Américains, Saoudiens et Jordaniens faisaient partie de ce groupe qui poursuivait un périple à travers le Royaume. Seul le kamikaze a été blessé. Il a perdu un bras et a été gravement atteint au foi. Il a été transporté aux urgences de l'hôpital Mohammed V de Meknès avant d'être évacué vers l'hôpital militaire de Rabat où il a subi une série d'opérations ayant permis notamment de lui greffer le bras amputé à cause de l'explosion.