Après l'incendie qui l'a ravagé, en début d'année, le marché aux puces de Casa Barata reprend son activité lentement, mais sûrement. En été, l'activité du marché aux puces de Casa Barata s'accélère. Ce marché devient, en effet, un lieu de prédilection pour un grand nombre de Tangérois et d'estivants originaires des différentes régions du Maroc. Même les étrangers viennent s'y approvisionner en articles d'occasion. Les clients trouvent tous genres de produits et à des prix abordables. «Je viens pratiquement tous les jours pour acheter des vêtements importés. Je trouve que ce marché est plein de petites merveilles. J'y achète des choses rares que je ne peux trouver dans les grands magasins», confie Rajae, une femme au foyer d'origine casablancaise habituée depuis huit ans à passer ses vacances d'été à Tanger. Selon les marchands de la «Joutia» de Casa Barata, l'activité en cette saison estivale est particulièrement plus importante les jeudis, samedis et dimanches. Mais le marché n'est pourtant pas aussi rentable, comme c'est le cas le reste de l'année. «Les clients achètent généralement des articles légers sans grande valeur. Certains ont l'habitude de venir juste pour se promener et contempler les étalages», explique un vendeur de souliers usagés. Et de poursuivre : «les Marocains résidents à l'étranger (MRE) ont presque arrêté de nous approvisionner en produits importés de leurs pays d'accueil. La plupart d'entre eux sont en retraite et leurs enfants viennent profiter des plages et non pas pour faire ce genre d'affaires». Les marchands affirment que ce n'est qu'à partir de la période qui précède la rentrée scolaire que leur commerce devient juteux. «Les gens commencent à acheter des vestes, des manteaux et des pantalons. Nous en récoltons de bons bénéfices», précise un vendeur de vêtements usagers à la Joutia de Casa Barata.Pour Ahmed Koula, 62 ans, vendeur de meubles d'occasion à Casa Barata, «la marchandise provient des familles qui veulent changer leurs meubles. Les fournisseurs et nos clients sont essentiellement des habitants de Tanger. Et comme la plupart d'entre eux passent leurs vacances d'été au bord de la mer, notre commerce connaît une baisse pendant la période estivale». Pour certains marchands, la rentabilité a chuté, également, suite à l'incendie qui a ravagé, en début d'année, les quelque 500 commerces de la friperie. Beaucoup de gens, selon eux, n'ont pas appris que le marché aux puces de Casa Barata a repris ses activités. «Nous avons réussi, grâce au soutien de la wilaya et à l'entraide des marchands, à nous organiser. Les locaux sont fabriqués en zinc, mais nous envisageons d'y apporter beaucoup d'améliorations pour en faire un marché modèle au niveau de la région», souligne le président de la ligue des vendeurs des meubles d'occasion, Driss Karouk.