L'imaginaire du Sahara dans le cinéma marocain et mondial a été l'objet de la table ronde organisée, lundi 23 juillet, en marge du festival Rawafid Azawan. Un nombre important de critiques, d'artistes et de réalisateurs marocains s'est réuni à Laâyoune pour débattre de la présence du Sahara dans les œuvres cinématographiques. Ces spécialistes sont unanimes sur le fait que le Sahara a toujours enrichi l'imagination des réalisateurs et des scénaristes, surtout ceux ayant eu l'occasion de s'y rendre. Lors de son intervention, le critique Mohamed Galaoui a souligné que le Sahara est considéré par un nombre de cinéastes comme élément de labyrinthe dans les films d'aventure. Quant à Ahmed Araïb, directeur technique du Centre cinématographique marocain (CCM), il a appelé les cinéastes à exploiter davantage les autres éléments du Sahara, dont les oasis et les traditions au lieu de se limiter au vide qu'offre le désert. Certains films marocains ont choisi cet espace qu'est le Sahara comme thème, mais aussi, comme décor de leur tournage. Même si le nombre de ces films demeure réduit, l'inspiration sahraouie est très présente. Des exemples : le film «Soif» et «Maktoub». Pour les spécialistes, l'engouement des professionnels du cinéma pour le désert n'est pas un phénomène extraordinaire. Il est même normal, selon eux, de choisir le Sahara dont les conditions naturelles répondent parfaitement aux exigences imposées par certains films. C'est le cas notamment du film «Tarfaya» qui a pu profiter de l'espace artistique qu'offre le Sahara et su surtout harmoniser cet endroit avec le thème du film. Quant au cinéma mondial et à un moment donné, l'Europe a gavé les spectateurs de films reproduisant les mêmes décors. Ce qui a poussé les réalisateurs du Vieux Continent à penser à d'autres solutions notamment des endroits peu exploités et donc moins connus par le public européen. D'où le choix du Sahara dans les films coloniaux qui réunissaient, à cette époque, les deux éléments les plus attractifs pour le public : la particularité du thème et la beauté du décor. Ces deux éléments étaient déterminants dans la réussite de ce genre de film. Selon les critiques participant à la rencontre, le Sahara marocain est fortement présent dans le cinéma mondial. Une trentaine de films y sont tournés annuellement et les cinéastes internationaux choisissent notre Sahara pour la beauté de ses paysages et sa sécurité ainsi que pour la disponibilité d'une infrastructure importante (studios, professionnels…). Recommandation : les participants ont appelé à la création de clubs et de salles de cinéma à Laâyoune pour assouvir la soif de la population, ainsi que la programmation d'un festival annuel dédié au cinéma. En attendant, le festival Rawafid Azawane a offert aux habitants de la ville des journées cinéma exceptionnelles. Un nombre important de films marocains a été projeté au plus grand bonheur des mordus du 7ème Art.