Le PJD promet la création de 300.000 emplois par an. Les islamistes tablent aussi sur une croissance annuelle moyenne de 7 %. Le PJD (Parti de la justice et du développement) ambitionne de créer 300.000 nouveaux emplois par an d'ici 2012, soit un total de 1,5 million en cinq ans. Selon un membre du secrétariat général du parti islamiste, qui a participé à l'élaboration du programme électoral de ce parti, il est question de résorber le «stock» existant des chômeurs évalué actuellement à un total de 1,2 million, mais aussi de donner du travail à un contingent composé, annuellement, de 30.000 diplômés des universités et de 20.000 nouveaux bacheliers. Selon les estimations du PJD, le nombre des nouveaux chômeurs est de 100.000 par an. En relation avec ce volet du programme électoral du PJD, ce dernier estime qu'il est possible de réduire le chômage à 7 % au niveau national d'ici 2012 en agissant surtout contre le chômage en milieu urbain. Comment les «frères» de Saâd Eddine El Othmani comptent s'y prendre ? Le PJD prône une série d'initiatives dont trois principales mesures ayant trait à l'accompagnement des chômeurs de longue durée, la structuration du secteur informel et l'initiative «Moubadara». Cette dernière, selon le PJD, devra mobiliser le secteur associatif et sera financée, en partie, grâce à la Zakat. Le PJD ne compte pas en rester là puisqu'il promet d'autres actions d'envergure et notamment la mise à niveau des trois programmes gouvernementaux «Idmaj», Moukawalati» et «Ta'hil». «Nous proposons surtout de revoir le programme «Moukawalati» qui est un véritable fiasco vu qu'il n'a bénéficié à l'heure actuelle qu'à quelque 2000 jeunes», estime l'un des stratèges du PJD. Ce dernier parti critique également à l'égard de l'ANAPEC (Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences), compte faire à ce que cette dernière puisse doubler le nombre des bénéficiaires de son travail d'intermédiation pour que le nombre des chercheurs d'emplois qu'elle aide à «caser» passe de 10 à 20 %. Du reste, les islamistes, qui retiennent l'idée de création d'un Observatoire national de l'emploi, appellent à «une charte sociale pour les jeunes». Cette dernière devrait notamment prévoir des baisses d'impôts et taxes et, entre autres, une exonération sur 48 au lieu de 38. Mais aussi une intervention publique pour réduire au minimum le taux de faillite des jeunes entreprises. Ces dernières, selon le PJD, devraient bénéficier d'une partie des marchés de l'Etat pour contribuer à leur essor et leur survie. «Nous sommes aussi pour l'instauration d'une diplomatie sociale et économique par voie de conventions avec les ambassades du Royaume à l'étranger pour permettre à nos jeunes entrepreneurs d'être également présents sur les marchés internationaux», explique Aziz Rebbah, patron de la jeunesse du PJD et membre de la commission qui a été chargée de préparer le programme électoral de ce parti. Pour ce dernier, le financement de tous ces projets ne devrait pas poser de sérieux problèmes à condition que le tout se fasse «dans le cadre d'une sorte de boîte à projets et une bonne gouvernance». Le PJD, qui promet aussi une croissance annuelle de 7 % (quelles que soient les performances du secteur agricole), dévoile les trois volets de son programme électoral jeudi prochain à Rabat.